Paris n'est pas la seule ville de France à avoir la tête dans les particules fines. En Rhône-Alpes aussi la pollution est très forte depuis plusieurs jours. Mais la circulation alternée n'a pas été mise en place pour autant. Le préfet, qui s'appuie sur le règlement, précise que la circulation alternée ne se déclenche qu'à partir de quatre jours consécutifs passés au-dessus du seuil de 80 mg par m3 de particules fines. Or, à Lyon, il a été enregistré 54mg dimanche, 57 mg lundi et 76mg mardi. Des chiffres en augmentation donc, mais en-deçà du seuil de déclenchement automatique.
"De meilleurs poumons" dans la capitale ? Si la règle est la même à Paris, on n'a pas attendu ces chiffres pour mettre en place la circulation alternée dans la capitale, constate Pierre Hémon, écologiste lyonnais qui réclame des mesures concrètes. "Il faut croire que les Lyonnais ont des poumons bien meilleurs que les Parisiens car c'est à 57 mg mardi que cela a été mis en oeuvre" à Paris, constate-t-il.
"Ajouter de la pollution à la pollution". "C'est le préfet de Lyon qui fixe la limite à 80 mg. Mais nous savons que c'est dangereux bien avant. Les textes sont des recommandations mais le préfet peut passer au dessus s'il sent qu'il y a une crise. Que va-t'il se passer jeudi, pour l'inauguration de la fête des Lumières, quand on sait qu'il y aura des centaines d'autocars qui vont arriver, qui vont tourner car les chauffeurs vont vouloir rester au chaud, ce qui veut dire que l'on va ajouter de la pollution à la pollution", s'indigne-t-il.
Grève des transports. Mais la Ville est confrontée à un autre problème. Si le préfet décidait de la circulation alternée, cela entraînerait une gratuité des transports en commun. Or ces transports sont en grève depuis dix jours. La circulation des bus, des métros, des tramways est très perturbée ce qui fait qu'il est difficile de demander à la moitié des Lyonnais de lâcher leurs voitures en ce moment.