Le 21 avril 2011, la police découvrait avec horreur une famille assassinée et enterrée à Nantes. Dix ans après, le père et principal suspect, Xavier Dupont de Ligonnès, n’a toujours pas été retrouvé. Il avait pourtant été repéré dans le Sud de la France quelques jours après le crime, avant de disparaître. La journaliste Anne-Sophie Martin, spécialisée dans les faits divers, a enquêté pendant ces dix années sur la fuite et la personnalité de Xavier Dupont de Ligonnès. Une enquête dont elle a tiré un livre, Le disparu. Samedi sur Europe 1, elle raconte pourquoi Xavier Dupont de Ligonnès pourrait être encore vivant.
"Il n’avait absolument pas le comportement de quelqu’un de suicidaire"
"Je suis partie sans conviction ferme ni absolue sur cette affaire", précise d'abord la journaliste. Mais très vite, elle dit avoir été en mesure de réfuter une hypothèse : "Au fil des enquêtes, des éléments que je pouvais trouver factuellement et au fil des témoignages que je recueillais, je me rendais compte qu’il n’avait absolument pas le comportement de quelqu’un de suicidaire."
Pour se forger cette conviction, Anne-Sophie Martin a analysé de très nombreux documents rédigés par le suspect, notamment au cours des années précédant le drame. "Tout indiquait qu’il avait voulu organiser les choses (…) selon une méthode mise au point très savamment." "Il organisait finalement une évaporation", affirme-t-elle.
Bien sûr, la thèse du suicide lui semblait possible au départ. Mais le fait que Xavier Dupont de Ligonnès n'était "pas (encore) recherché" au moment de sa disparition et son "avance de trois semaines" sur les enquêteurs l'ont notamment convaincue du contraire. "Ce n’est pas le comportement de quelqu’un au bout du rouleau et qui est suicidaire", conclut-elle.