Une bonne partie de la France, notamment au Nord, est recouverte depuis plusieurs jours d'un voile de pollution. Seuls le Sud-Est et une partie du Sud-Ouest sont épargnés. Sans pluie ni vent forts, les particules fines restent en suspension dans l'atmosphère. Il n’y a pas suffisamment de vent pour disperser les polluants. Mais au fait, d'où vient cette pollution ? Et comment faire pour essayer de la faire baisser ?
Toute la France concernée. Il faut distinguer deux phénomènes : les polluants qu'on émet en France et ceux que nous envoient nos voisins, notamment la Belgique, l'Allemagne, l'Angleterre et même… l'Autriche. Avec les masses d'air qui se déplacent jusque dans l'Hexagone, la pollution se déplace. Et cette fois-ci, l'épisode est puissant puisqu'il recouvre les trois quarts du pays. La pollution atteint même les campagnes (en Ardèche, en Bretagne) et les régions côtières peu habituées aux alertes aux particules fines.
La pluie ne chasse plus (assez bien) la pollution. Encore plus inédit, la succession des pics de pollution. Il y en a eu un en novembre, un en décembre et un actuellement. Selon les experts, les intempéries comme la tempête de la semaine dernière ne suffisent plus à nettoyer la pollution qui s'est accumulée en quantité trop importante.
Des mesures pas assez efficaces… Pour freiner les effets dévastateurs de cette pollution, des mesures ont été prises. A Paris, les vignettes obligatoires ont été mises en place depuis le 16 janvier. A Lyon et Villeurbanne, la circulation alternée est actuellement appliquée. Mais la circulation alternée mise en place en région parisienne début décembre n'a pas été vraiment efficace. Selon Airparif, l'organisme chargé de la mesure de la qualité de l'air, le trafic routier n'a baissé que de 5 % pendant les 6 jours de circulation alternée.
… et respectées. Pire, les Français ne semblent pas respecter scrupuleusement ces mesures. En décembre, la circulation alternée n'a pas vraiment été respectée par les conducteurs. Et au dernier pointage, à Paris, les 3/4 des véhicules n'ont toujours pas leur vignette de couleur Crit'air… alors que c'est désormais obligatoire.
Prendre des mesures plus radicales… Ce genre de mesures sert finalement à limiter les dégâts mais ne fait pas réellement baisser la pollution, selon les spécialistes. Il faut prendre désormais des mesures radicales, estime l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, comme demander aux usines d'arrêter d'émettre pendant les pics de pollution. C'est déjà le cas en Chine. "Ce qui est essentiel, par la radicalité de ces mesures, c’est d’envoyer le message que 130 morts prématurés par jour, c’est inacceptable", assure l’élu européen. "Ne pas agir structurellement sur les origines de la pollution de l’air, les transports, les usines, c’est criminel".
… et agir en amont. Il faut surtout agir en amont, et pas seulement au moment des pics. Il existe déjà des alternatives aux feux de cheminée, dans les zones où il y a d'autres moyens pour se chauffer. Il faut aussi construire des logements mieux isolés, pour éviter d'avoir recours à ces feux de cheminée. Enfin, pour les voitures, il faut aller encore plus vite vers la limitation du diesel.