Les classes préparatoires "économiques et commerciales" ne font plus le plein. Pour la rentrée 2021 déjà, elles avaient perdu près de 14% de leurs effectifs. Pour la rentrée 2022, la baisse continue même si elle est moins importante : elle est estimée à environ 1% par rapport à l’année précédente qui était déjà déficitaire. Les classes prépas qui perdent le plus d’élèves sont celles de province, à l’extérieur des grandes villes et des établissements prestigieux. Une baisse qui s’explique par différents facteurs. Ainsi, à la question "la prépa vous attire-t-elle ?", la réponse est bien souvent négative, comme pour Raphaël, rencontré ce vendredi au salon de l’orientation "Postbac".
La concurrence des "BUT", anciens "IUT"
"Travailler intensément pendant deux ans, ça fait peur à beaucoup de gens aujourd'hui", explique-t-il. "Et le fait qu'il y ait un classement, que l’on soit en constante compétition, c'est assez stressant pour les élèves qui n'arrivent pas à gérer tout ça", ajoute-t-il. "Il y a des écoles post-bac ou des écoles sur concours qui sont aussi très bien, et qui attire beaucoup de monde", observe le lycéen.
C’est le cas des bachelors BUT, anciennement IUT, qui se sont multipliés ces dernières années. Ils permettent d’accéder aux grandes écoles en master, après trois années d’études à l’université qui peuvent en partie se faire en alternance. "On a énormément de candidatures", confirme au micro d'Europe 1 Damien Thoret enseignant en éco-gestion dans l’un de ces BUT, à Créteil-Vitry, en région parisienne. "Ça peut aller jusqu’à 7.500 candidats pour une formation qui n'a que 90 ou 120 places".
"On manque d’élèves ayant fait des maths au lycée"
La désaffection des classes prépas "économiques et commerciales" touche davantage les lycées les moins prestigieux, comme à Saint-Cloud, où Grégory Martinez est professeur d’économie. "On a des difficultés de recrutement à l'heure actuelle", confie l’enseignant.
"On mène effectivement des opérations de communication auprès des lycéens, simplement pour les informer, et casser quelques stéréotypes sur la prépa hyper compétitive", complète-t-il. "Et là, avec la réforme du lycée, on a un petit problème de recrutement parce qu'on manque d'élèves ayant fait des maths au lycée, qui sont rebutés par la quantité de maths en prépa", déplore Grégory Martinez. Le gouvernement envisagerait même de diviser par deux le volume horaire des mathématiques en prépa commerce.