900.000 tonnes sont consommées chaque année. La tomate, deuxième fruit le plus consommé en France, fait pourtant régulièrement l'objet de critiques pour son absence de saveur. Tomate insipide, tomate sans goût, les reproches sont réguliers. Certains maraîchers essayent pourtant de changer les choses. Invité du Grand direct de la santé jeudi, Laurent Bergé, producteur nantais et président de l’association tomates et concombres de France, a présenté sa démarche.
Constat récurent. Dans un document de 30 pages publié il y a quelques mois, les producteurs français appellent à faire de la tomate une cause nationale. Le problème : son goût. L'absence de saveur est en effet "un constat qui est récurent et est souvent soulevé par les consommateurs", explique Laurent Bergé. "C'est pour cela que l'on a décidé, à travers notre association, de prendre les choses en main et de réfléchir, à travers la demande précise des consommateurs, pour leur mettre à disposition des produits qui correspondent à leurs attentes", poursuit-il.
Le transport en faute ? "Le goût, c'est quelque chose qui est très très complexe", avance le producteur. Le froid, utilisé pour stocker les tomates pendant leur transport est "dramatique pour le goût". "Il faut que l'on travaille sur des filières et des territoires avec des processeurs d'approvisionnement plus courts que ce qui est fait actuellement", détaille-t-il. En effet, lors de leur départ des exploitations, les tomates ont généralement du goût. "Le constat que fait le consommateur c'est que, quand il vient dans nos exploitations, il retrouve le goût de la tomate", avance Laurent Bergé.
Le problème des importations. Pourtant, le transport n'est pas le seul responsable. "Il y a eu des variétés qui ont été mises à disposition à un moment qui correspondaient aussi à un besoin du marché et à la distribution, il y a eu des variétés qui ont été plus résistantes [et moins goûteuses]", rappelle le président de l’association tomates et concombres de France. En partie absente de la production française aujourd'hui, ces tomates dites "long life" sont encore présentes dans les importations qui représentent la moitié des 900.000 tonnes consommées en France chaque année.