Quelque 700 enfants français, actuellement en Syrie, devraient bientôt revenir en France, où ils seront pris en charge par les services médico-sociaux.
Près de 700 mineurs français sont aujourd'hui en Syrie, et leur retour dans l'Hexagone est "juste une question de temps", a déclaré jeudi la sous-préfète chargée de coordonner les actions contre la radicalisation en France. "Depuis le mois de septembre dernier, 24 mineurs sont revenus de Syrie", a précisé Sylvie Especier, responsable de la cellule nationale de coordination et d'appui à l'action territoriale au sein du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). "Nous estimons qu'il en reste sur zone plusieurs centaines, pas loin de 700 au total, dont plus de la moitié ont moins de 5 ans et le tiers est né sur place. Ils vont revenir en France, c'est juste une question de temps", a-t-elle développé, lors d'une réunion à Nice du réseau Radicalisation awareness network.
Examens médical et psychologique. Une fois arrivés sur le sol français, ces mineurs, âgés de quelques mois à 16 ans selon les autorités, sont pris en charge dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance (ASE). "Nous procédons à un examen médical, car ce sont des enfants qui ont le plus souvent connu des conditions de vie très difficiles. Il y a ensuite un examen psychologique, avec un suivi par des psychologues et du personnel médical", a expliqué Sylvie Especier. Les mineurs peuvent être scolarisés, mais "ce n'est pas toujours possible tout de suite", reconnaît-elle : "En tout cas, c'est l'objectif que nous poursuivons : permettre à ces enfants de retrouver une vie d'enfant. Pour les plus grands, c'est la question d'une formation qui se pose."
Des enfants séparés de leurs parents. Leurs parents étant placés en garde à vue à leur arrivée en France, les mineurs sont séparés de leur famille. "Pour faire face à ces retours dans les mois qui viennent, nous réfléchissons à de nouvelles formes d'accueil. On envisage par exemple, mais ce n'est encore qu'à l'état de la réflexion, la création de centres mères-enfants, quand il s'agira d'enfants en bas âge." "Il ne faut pas être candide non plus. Certains de ces enfants, on le voit par exemple sur des vidéos où ils exécutent des otages, ne peuvent pas être placés en famille d'accueil", nuance Sylvie Especier. Les enfants âgés de plus de 13 ans peuvent également être poursuivis par la justice.