Près de Nice, un gérant propose 50 euros pour inciter ses salariés à voter

© Benoit Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le cogérant d'une PME de transports de vrac du village de Saint-Blaise, au nord de Nice, propose une prime de 50 euros à ses salariés qui auront voté aux élections législatives. Peu importe le vote, y compris un vote blanc ou un vote nul, mais il faudra présenter une carte d'électeur munie des tampons des deux tours. 

Pour lutter contre l'abstention, le cogérant d'une PME de transports de vrac du village de Saint-Blaise, au nord de Nice, propose une prime de 50 euros à ses salariés qui auront voté aux élections législatives. Peu importe le vote, y compris un vote blanc ou un vote nul, mais il faudra présenter une carte d'électeur munie des tampons des deux tours. Parmi les 70 salariés de Courbaisse Transports, installé dans la plaine du Var, beaucoup "sont un peu défaitistes", a expliqué à l'AFP le cogérant, Pascal Biscroma, confirmant une information du quotidien Nice-Matin. "L'esprit général c'est : 'pourquoi je vais aller voter ? Ça ne sert à rien, il n'y a rien qui se fait comme on veut".

"On a la chance de vivre dans une démocratie"

Face à ce "relâchement par rapport à l'acte civique", il a décidé de proposer cette incitation financière de 50 euros, une somme "qui représente beaucoup pour certains salariés, et pour la majorité" des Français. "On a la chance de vivre dans une démocratie" souvent citée "en référence à l'international" et la devise "liberté, égalité, fraternité", ce n'est pas "que des mots", a fait valoir Pascal Biscroma, qui gère avec son frère l'entreprise transportant en particulier du sable et des ordures. "Tout ça, c'est des combats, des valeurs qui risquent à terme de disparaître", a-t-il ajouté.

Pascal Biscroma a assuré à l'AFP qu'il n'avait pas vu d'initiatives similaires dans d'autres entreprises et que l'idée lui était venue en réfléchissant au phénomène de l'abstention, qui s'est élevée à 45% à Saint-Blaise lors des européennes du 9 juin (48,51 en France). Se contenter de "porter la bonne parole" en faveur du vote auprès de ses salariés n'aurait pas vraiment eu d'impact, a-t-il estimé. S'ils vont tous voter, son initiative lui coûtera au total 3.500 euros, ce qui représente "un bel effort (...) mais on va les payer vraiment avec le sourire", a-t-il assuré.