Une manifestation de plusieurs centaines de jeunes "antifascistes" à Paris, "contre" Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés pour le second tour de la présidentielle, a été émaillée dimanche soir d'échauffourées avec la police, qui ont fait deux blessés dont une adolescente. Trois personnes ont également été interpellées, selon la préfecture de police.
Jets de bouteilles et de pétards. Les forces de l'ordre, déployées en nombre, ont chargé les manifestants qui avaient pris position sur le rond-point de la place de la Bastille et sur les marches de l'Opéra. Ils ont essuyé des jets de bouteilles et de pétards de la part des jeunes, dont certains cagoulés et souvent vêtus de noir. Une source policière a également fait état de quelques jets de projectiles vers les forces de l'ordre, précisant que des groupes de manifestants avaient commencé à démonter des panneaux qui entourent la colonne au milieu de la place.
Crédit photo : AFP
Place de la #bastille paralysée. Énorme dispositif CRS. pic.twitter.com/TRwHY9Q9Gf
— Anaïs Condomines (@AnaisCondomines) 23 avril 2017
Deux blessés. Les pompiers ont dit avoir pris en charge deux blessés : un jeune adulte qui présente un trauma facial, ainsi qu'une jeune fille mineure en "urgence relative" avec des plaies au visage et au cou. L'adolescente de 15 ans a été blessée "dans une charge des CRS", a rapporté sa mère, qui a vu sa fille "par terre en sang". "On est venues manifester notre désarroi par rapport aux candidats présents", a-t-elle expliqué.
La personne blessée est prise en charge par les pompiers. #bastillepic.twitter.com/fd76WslBKK
— Clément Lanot (@ClementLanot) 23 avril 2017
Une "nuit des barricades". À l'appel de mouvements "antifascistes" et "anticapitalistes", qui entendaient organiser une "nuit des barricades", quelque 300 manifestants s'étaient réunis dès avant les premières estimations de la présidentielle. Un organisateur au micro à appelé tout le monde à venir manifester "contre Marine et contre Macron". "Quel que soit le résultat nous ne le reconnaîtrons pas !", avait lancé un manifestant au micro sous les acclamations de jeunes souvent habillés en noir, juste avant l'annonce des premières estimations.
Dégradations de vitrines et voitures brûlées. Les manifestants ont ensuite joué au chat à la souris avec les forces de l'ordre dans l'est de Paris, scandant "tout le monde déteste la police". Ils ont dégradé des vitrines d'agences bancaires et des abribus et renversé des poubelles. Cinq voitures ont été brûlées dans le Xe arrondissement de la capitale, selon la préfecture de police. En passant devant des personnes attablées aux terrasses de café, qui les regardaient médusées, des manifestants ont lancé : "Macron ! C'est les banquiers qui ont gagné et vous êtes contents !"
Gros dégâts dans #Parispic.twitter.com/GzNt0vyPmp
— Clément Lanot (@ClementLanot) 23 avril 2017
Vestige de cette manif sauvage plutôt violente #Nuitdesbarricadespic.twitter.com/X3mZXnGpeB
— Tomas Statius (@TomasStatius) 23 avril 2017
Manifestations à Nantes et Rennes. Quelques manifestations se sont également déroulées en province. Selon la préfecture de Loire-Atlantique, il y a eu plusieurs interpellations à Nantes, où des centaines de personnes ont manifesté derrière une banderole proclamant "Ni banquier, ni raciste" et aux cris de "Nantes debout soulève toi, ni Le Pen, ni Macron". Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov et cassé quelques vitrines d'agences bancaires. Les forces de l'ordre, présentes en nombre, ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogène et de désencerclement, ainsi que par des tirs de gomme-cogne. À Rennes en revanche, une manifestation interdite d'une centaine d'antifascistes s'est déroulée sans affrontements.
Une manifestation d'antifascites s'est également tenue à Nantes dimanche soir. Crédit photo : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP