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Benjamin Peter (à Decazeville), édité par Gauthier Delomez , modifié à
À Decazeville près de Rodez, les salariés de la fonderie Sam occupent leur usine depuis novembre, quand l'entreprise a été mise en liquidation. Ils auraient pu devenir un symbole de la réindustrialisation dans le cadre de l'élection présidentielle, mais aucun candidat ne s'est déplacé jusqu'à eux. Europe 1 est allée recueillir leur colère et leur incompréhension.
REPORTAGE

"On nous a laissés tomber, il faut dire les mots comme ils sont. J'ai l'impression qu'on a toujours été les oubliés. Les politiques, est-ce qu'ils savent quelque chose de notre vie ?" C'est en ces mots que se traduisent la colère et l'incompréhension des salariés de la fonderie Sam, près de Rodez dans l'Aveyron. Aucun candidat à l'élection présidentielle ne s'est déplacé jusqu'à ce bassin d'emploi sinistré. Les 333 travailleurs occupent l'usine depuis novembre, date de la mise en liquidation de l'entreprise fournisseur de Renault. Cela représente près de 140 jours d'occupation à attendre le soutien des politiques.

Si aucun candidat n'a apporté son soutien aux salariés, pour Sébastien Lallier de la CGT, ils auraient pu être le symbole de la réindustrialisation dans le secteur automobile. "On était le candidat idéal. On était sur des produits hybrides, électriques, à 50% de notre chiffre d'affaires, comme ce que tout le monde porte dans les différents programmes", indique le syndicaliste au micro d'Europe 1. "On était là-dessus, donc je pense qu'il y a toute la matière à nous défendre", ajoute-t-il.

"Je ne veux pas devenir un enjeu"

Résignée, Christelle se dit quant à elle que l'absence des candidats est peut-être préférable. Elle ne veut pas devenir un enjeu de la campagne, comme a pu l'être l'usine Whirlpool d'Amiens en 2017. "On veut des actes, on est dans le concret. Voir des politiques juste pour venir se faire voir, faire une jolie photo, ça ne m'intéresse pas du tout", tacle l'employée. "Je ne veux pas devenir un enjeu, mais on a bien vu, que ce soit Goodyear, d'autres entreprises, ils ont eu de belles images mais après, ça a fermé quand même. Donc nous, on ne compte que sur nous", assure Christelle.

Les travailleurs de la fonderie poursuivent l'occupation du site. Ils veulent conserver leur outil de travail dans l'attente d'un repreneur. Un dossier porté par la région est d'ailleurs en cours de montage, avec l'espoir pour tous de préserver ce bassin d'emploi.