Une nouvelle politique en matière de tests au coronavirus. C’est ce qu’Olivier Véran était notamment venu annoncer jeudi lors d’une conférence de presse très attendue. Le ministre de la Santé a ainsi promis qu’une priorisation serait bientôt mise en place pour éviter les embouteillages. Il a aussi annoncé des premières opérations avec des tests antigéniques, plus rapides que les tests PCR, seront menées en Île-de-France et des décisions imminentes concernant des tests salivaires.
Ces annonces ont évidemment été scrutées avec soin pour les dirigeants des laboratoires d’analyse, actuellement saturés par la demande. Selon Stéphane Eimer, PDG de BioGroup, groupement de laboratoires, les structures sont prêtes à s’adapter à cette nouvelle donne.
Une priorisation possible grâce à un formulaire en ligne
Concernant la priorisation, réservée aux personnes symptomatiques, à celles qui présentent une ordonnance ou encore aux personnels soignants, les laboratoires s’organisent déjà, assurent Stéphane Eimer. "C'est quelque chose que nous mettons en place avec un formulaire de prise de rendez-vous à distance par Internet qui, effectivement, permettra de prioriser les patients pour pouvoir avoir accès dans les 24 heures à un rendez-vous et un résultat dans les 24 heures également", affirme le PDG de Biogroup.
Le médecin assure que les laboratoires ont déjà largement augmenté leur capacité de tests. "Nous avons quand même de grosses capacités de dépistage en termes de machines et nous avons recruté quand même beaucoup de personnes", rappelle-t-il.
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Les tests antigéniques ? "Des filets à grosses mailles"
En ce qui concerne les tests antigéniques qui promettent un résultat en seulement trente minutes, Stéphane Eimer est plus réservé. D’abord parce qu’"en tant que laboratoires privés, nous sommes obligés d'attendre la validation des hautes autorités de santé". Même si, assure-t-il, "Dès que ce sera effectivement évalué et contrôlé par eux, nous proposerons bien évidemment ces tests dans la plupart de nos laboratoires".
Surtout, Stéphane Eimer insiste pour préciser que ces tests antigéniques ne sont qu’un "complément" aux tests PCR classique. "Ces tests ne bénéficient pas de l'amplification de la PCR qui permet de rendre positif même une très, très faible quantité de virus. En fait, c'est comme un filet avec des grosses mailles. On ne prend pas les petits poissons, peut-être pas non plus les moyens, mais en tout cas, les gros poissons, on les prend et ça nous permettra effectivement de dépister plus de cas positifs."
Les tests salivaires, "c’est quelque chose qu’on peut faire tout de suite"
Le médecin est plus enthousiaste concernant les tests salivaires. "C'est exactement les mêmes automates et les mêmes réactifs que ceux qu'on utilise aujourd'hui au niveau de la plupart des hôpitaux français et dans la plupart des laboratoires privés", explique Stéphane Eimer. "Donc là, on est équipés. C’est quelque chose qu'on peut faire tout de suite. C'est juste une question de validation par les hautes autorités de santé pour qu'on puisse effectivement le proposer largement à tout le monde."
Surtout, le test salivaire ne nécessite plus ces fameux prélèvements effectués très loin dans le nez et très désagréables. "Ce prélèvement sera beaucoup plus facilement toléré par tout le monde", confirme le PDG de BioGroup.