Deux surveillants du centre pénitentiaire du Havre ont été agressés ce jeudi matin par un détenu, condamné pour un séjour en Syrie, selon les informations recueillies par Europe 1. D’après les victimes, les faits se sont produits à 7 heures, à l’ouverture des portes de sa cellule.
Le détenu de 25 ans se serait d’abord jeté sur une surveillante, armé d’un pied de table et en criant "Allah Akbar", avant de s’en prendre au collègue de celle-ci. L’homme, condamné en juillet 2017 à 7 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste, a pu être rapidement maîtrisé et conduit au quartier disciplinaire.
Les deux surveillants pénitentiaires ont été légèrement blessés – au bras en se protégeant pour la première, à la jambe et à l’épaule pour le second. Une enquête a été ouverte par le parquet du Havre.
L'enquête est ouverte des chefs de "violences volontaires avec arme et sur personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours". Le détenu avait été condamné le 26 juillet 2017 par le tribunal de Paris à sept ans de prison, a précisé le parquet. Les investigations sont confiées à la police judiciaire de Rouen, à la section antiterroriste, la sous-direction antiterroriste et la Direction générale de la sécurité intérieure.
Un détenu déjà particulièrement surveillé
Selon Olivier Duval, délégué CGT au centre de détention du Havre, une surveillante a été blessée au bras et son collègue à l'épaule, à la jambe et au pouce. Ils ont été pris en charge par les urgences. Le détenu, qui a été rapidement maîtrisé, a été placé en quartier disciplinaire, a indiqué la DAP, qui précise que ce détenu était déjà passé en quartier d'évaluation de la radicalisation.
Selon Olivier Duval, ce détenu, âgé de 25 ans, "était plus que suivi". "On savait qu'il pouvait y avoir des problèmes avec lui à tout moment", a-t-il dit. "C'est l'ébullition [chez les surveillants] dans la prison depuis l'agression", a-t-il ajouté. Des mouvements de protestation sont envisagés selon lui. Dans un communiqué, le syndicat Ufap-Unsa a dénoncé "la gestion calamiteuse" des détenus radicalisés.
#Prison Le Havre : un #détenu radicalisé, en ouverture à deux agents a attaqué deux #surveillants#pénitentiaires avec une barre de fer et une arme artisanale.
— UFAP UNSa Justice (@syndicatufap) 20 juin 2019
L’#UFAP#UNSa#Justice du CP LE HAVRE appelle tous les collègues à se mobiliser en soutien de nos deux collègues. pic.twitter.com/9okZEk9PXR
Début mars, à Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, Michaël Chiolo, détenu radicalisé, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de 10 heures dans une unité de vie familiale de la prison.