Ils étaient 21%, en 2000, à estimer que la prison devait "avant tout priver les détenus de liberté". Les attentats, les agressions de policiers faisant de plus en plus parti de leur quotidien, les Français sont désormais 44% à partager ce point de vue, selon un sondage Ifop* pour Ouest France publié samedi.
Une opinion publique qui se durcit. Pour le quotidien, ces chiffres traduisent un durcissement de l'opinion des Français sur la détention qui envisagent de plus en plus la prison comme une arme de répression plutôt que de réinsertion.
Ainsi, en 2000 ils étaient 72% à estimer que la prison "[devait] avant tout préparer la réinsertion dans la société". Ils ne sont plus que 47% aujourd'hui. Ouest France explique que cette fermeté de l'opinion se retrouve également dans les droits accordés aux détenus. Il y a seize ans, 77% des sondés se disaient favorables à une augmentation des droits de visite contre 33% actuellement.
Surpopulation carcérale : principal problème pour 80% des Français. En 2000, près de 68% des Français se disaient favorables à une augmentation du budget pour les lieux de privation de liberté. En 2016, ils ne sont plus que 37%. Pourtant, "l'état des locaux" ne semble plus être perçue comme une difficulté principale puisque seulement 30% des sondés l'évoque.
Mais la difficulté principale identifiée par les sondés reste la surpopulation carcérale, évoquée par 80% des Français contre 71% en 2000. Les détenus sont également passés au crible puisque pour 40% des sondés, c'est leur attitude qui pose problème (24% en 2000).
Un niveau record de prisonniers en France à l'été 2016. Ce sondage intervient au moment où Manuel Valls avait annoncé, au début du mois, la création de 33 établissements pénitentiaires pour enrayer la surpopulation carcérale, un domaine dans lequel la France est régulièrement condamnée. Cet été, le nombre de détenus a atteint un niveau record avec 68.819 détenus pour 58.507 places.
*Sondage Ifop réalisé en ligne les 3 et 4 octobre 2016 auprès de 1.000 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.