Prisons : 77.450 détenus en France au 1er avril, nouveau record

En un an, la population carcérale a augmenté de 6%. © FADEL SENNA / AFP
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avec AFP / Crédit photo : FADEL SENNA / AFP

Avec 77.450 personnes incarcérées, le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er avril. Selon des chiffres publiés mardi par le ministère de la Justice, ils sont 4.370 détenus de plus que l'année dernière. C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré.

Le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record au 1er avril, avec 77.450 personnes incarcérées, soit 4.370 de plus que l'année précédente, selon des chiffres publiés mardi par le ministère de la Justice. C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré, selon les statistiques de l'administration pénitentiaire, avec une très forte augmentation de personnes contraintes de dormir sur un matelas au sol faute de place. Ainsi, au 1er avril, 3.307 détenus dormaient sur un matelas posé au sol contre 2.151 il y a un an.

La population carcérale en hausse de 6% en un an

En un an, la population carcérale a augmenté de 6%. Au 1er avril, les prisons françaises comptaient seulement 61.570 places opérationnelles . La densité carcérale globale s'établit à 125,8% mais dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 150,4%. Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 17 établissements ou quartiers. 

Parmi les personnes incarcérées, 20.438 sont des prévenus, incarcérés dans l'attente de leur jugement. Au total, 94.643 personnes étaient placées sous écrou au 1er avril. Parmi elles, on compte 17.193 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur. Face à cette surpopulation carcérale chronique, le Conseil de l'Europe a exprimé à la mi-mars sa "profonde préoccupation".

Les autorités françaises ont pris des mesures pour tenter de remédier à cette surpopulation carcérale : interdiction des peines de prison de moins d'un mois, aménagement des peines, détention à domicile sous surveillance électronique ou développement du travail d'intérêt général par exemple. Mais celles-ci s'avèrent insuffisantes. Le Conseil de l'Europe a notamment invité les autorités françaises à "examiner sérieusement et rapidement l'idée d'introduire un mécanisme national contraignant de régulation carcérale". Le gouvernement table toujours sur la construction de 15.000 nouvelles places de prison d'ici à 2027.