Prisons : 78.509 détenus en France au 1er juillet, nouveau record

© Nicholas Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le nombre de détenus en France a encore augmenté pour atteindre un nouveau record au 1er juillet, avec 78.509 personnes incarcérées contre 77.880 le mois précédent, selon des chiffres du ministère de la Justice consultés jeudi.

C'est le dixième mois consécutif de hausse de la population carcérale, qui a progressé de 5,4% sur un an. Cette situation contraint ainsi 3.526 détenus à dormir sur un matelas posé au sol, contre 2.478 il y a un an.

Au 1er juillet, les prisons françaises comptaient 61.869 places opérationnelles. La densité carcérale globale s'établit à 126,9% mais dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, elle atteint 152,3%. Elle atteint ou dépasse même les 200% dans 19 établissements ou quartiers.

La France, un des mauvais élèves en Europe

Parmi les personnes incarcérées, 20.753 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif. Au total, 95.695 personnes étaient placées sous écrou au 1er juillet. Parmi elles, on compte 17.186 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.

 

La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée le 6 juin par le Conseil de l'Europe. Des mesures ont pourtant déjà été prises pour tenter de remédier à ce problème, telles que l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement du travail d'intérêt général. Mais celles-ci s'avèrent insuffisantes.

L'exécutif table aussi sur la construction de 18.000 places de prison d'ici 2027 pour porter la capacité à 78.000 places opérationnelles. Outre le fait que cet objectif a pris un sérieux retard et semble déjà obsolète au vu de la situation, de nombreux acteurs et observateurs estiment que cela ne résorbera pas le problème.