En janvier dernier, ils avaient protesté pour obtenir davantage de moyens pour leur sécurité. Trois mois après, la sanction est tombée... et elle est pécuniaire. Douze surveillants de la prison du Craquelin à Châteauroux dans l'Indre ont été visés par une retenue sur leur salaire de fin mars, rapporte vendredi France Bleu.
70 à 100 euros en moins. En janvier dernier, ces surveillants pénitentiaires avaient bloqué les entrées et les sorties de leur établissement dans le cadre d'un mouvement national de protestations. Sur leur fiche de paye de fin mars, ils ont pu constater qu'on leur avait retiré de 70 à 100 euros chacun.
Un blocage total qui n'est pas passé ? "On retire de l'argent sur des personnes qui ont crié haut et fort leur mécontentement, c'est inadmissible", a déploré Pascal Sabourault, délégué régional du syndicat FO Pénitentiaire, rappelant qu'en 1992, après un autre mouvement d'ampleur, aucune sanction n'avait été prise. Pour le délégué syndical, la direction veut intimider son personnel qui en janvier avait décidé un blocage total faute d'avoir trouvé un accord avec ses supérieurs. Selon lui, "aujourd'hui l'administration a trouvé un autre moyen de nous faire taire, pour pouvoir au moins avoir du pouvoir dans leurs établissements".
311 surveillants concernés ? Pascal Sabourault prévoit désormais de déposer un recours gracieux auprès de l'administration pénitentiaire. En cas d'échec, le syndicat saisira le tribunal administratif de Limoges. Le personnel du Craquelin n'est pas le seul concerné selon FO : 311 surveillants de la région Centre-Est auraient été visés par la mesure.