Minoritaires en nombre, les femmes privées de libertés sont l'objet de discriminations importantes dans l'exercice de leurs droits fondamentaux, dénonce la contrôleure des prisons, Adeline Hazan, qui recommande dans un avis publié jeudi des modifications dans leur prise en charge.
Pas assez d'activités pour les femmes. Maintien difficile des liens familiaux, hébergement insatisfaisant, accès réduit ou inadéquat aux activités, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dresse un portrait critique de l'état de la prise en charge des femmes dans les établissements pénitentiaires, mais aussi dans les commissariats, les centres de rétention et les établissements de santé. Parmi ses recommandations, elle propose d'introduire une forme de "mixité" contrôlée dans les établissements pénitentiaires pour notamment "accroître et diversifier l'offre des activités pour les femmes". Son avis, déjà transmis aux ministères de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires sociales et de la Santé, est publié jeudi au Journal officiel.
Peu de femmes dans les prisons. Les femmes ne représentent aujourd'hui que 3,2% de la population carcérale et 5% à 6% des centres de rétention administrative. Les jeunes filles constituent 6% des mineurs des centres éducatifs fermés et 38,21% des patients admis en établissement de santé mentale sont des femmes, selon le texte. "Il serait loisible de penser que ce faible nombre de femmes privées de liberté faciliterait la prise en charge et permettrait un strict respect des droits fondamentaux mais il n'en est rien, et la réalité est que les femmes ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes privés de liberté", constate la contrôleure.