Trois heures de discussions lundi et aucune avancée significative. Les négociations entre les syndicats de personnels pénitentiaires et le ministère de la Justice se poursuivront donc mardi à Paris, a annoncé la Garde des sceaux Nicole Belloubet à l'issue d'une réunion lundi, après huit jours d'une mobilisation nationale et de blocages des établissements.
Sécurité et indemnités. Les discussions porteront sur les "créations d'emplois", "la sécurité des personnels" mais aussi "la question indemnitaire", revendication des syndicats qui n'avait pas été abordée lors des précédentes réunions, a précisé la ministre devant la presse. Afin de revaloriser le métier d'agents de l'administration pénitentiaire, FO et la CGT demandent un changement statutaire, avec le passage de la catégorie C à la catégorie B. L'Ufap privilégie, elle, une hausse des indemnités, notamment des primes de nuit ou de pénibilité.
Poursuite de la mobilisation. Au terme de cette première journée de négociations, les syndicats Ufap-Unsa Justice (majoritaire), CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentiaire appellent à poursuivre les opérations de blocage des établissements partout en France mardi. "Il est hors de question pour nous de suspendre le mouvement", a déclaré à la presse le secrétaire général de l'Ufap-Unsa Justice, Jean-François Forget. Son homologue à FO, Emmanuel Baudin, a lui appelé à amplifier le mouvement : "On est très surpris, on s'attendait à ce qu'ils nous apportent une enveloppe... Il n'en est rien. Le compte n'y est pas. On va donc accentuer le mouvement."
Les syndicats ont lancé leur mouvement le 11 janvier après l'agression de trois surveillants par un détenu djihadiste à la prison de Vendin-le-Vieil. Entre 120 et 130 prisons, sur les 188 du pays où travaillent 28.000 surveillants, se sont mobilisées lundi matin même si une minorité d'entre elles ont été totalement bloquées, selon l'Ufap-Unsa.