Attentats de janvier 2015 : le poignant hommage de la mère de Clarissa Jean-Philippe

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Justin Morin, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à

Le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale, était abattue à Montrouge par Amédy Coulibaly. Dans le cadre du procès des attentats de 2015, sa mère témoignait à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris. Venue spécialement de Martinique, Marie-Louisa Jean-Philippe a rendu un poignant hommage à sa fille.

Ce vendredi 18 septembre se déroulait l'un des moments forts du procès des attentats de janvier 2015. Marie-Louisa Jean-Philippe est venue témoigner devant la cour d'assises spéciale de Paris. Elle est la mère de Clarissa Jean-Philippe, policière municipale abattue à l’âge de 26 ans par Amédy Coulibaly. Le terroriste avait par la suite pris plusieurs otages dans un supermarché casher et tué quatre autres personnes avant d'être abattu.

A la barre, les mains de Marie-Louisa Jean-Philippe tremblent, ses premiers mots viennent rendre hommage à sa fille. Selon elle, Clarissa avait beaucoup d’ambition et, surtout, aimait la vie. Marie-Louisa a tenu à prendre l’avion depuis la Martinique jusqu’à Paris malgré son cancer pour assister au procès. Elle raconte le coup de téléphone reçu à 6 heures du matin, le 8 janvier 2015, lui annonçant qu’on lui a "enlevé Clarissa". Sous le choc, elle avait laissé tomber sa tasse de café ; elle ne peut plus en boire depuis. A l'époque, elle refuse d'accepter la mort de sa fille et n'en prendra réellement conscience que quelques jours plus tard, à Paris.

"Ce sont les plus coupables"

Des photos sont projetées dans la salle d’audience, devant des spectateurs silencieux : on y voit Clarissa Jean-Philippe enfant, puis adolescente et enfin jeune femme à la sortie du cinéma. La mère endeuillée conclut son intervention en parlant des accusés sans les regarder, la voix toujours tremblante : "S’ils ont fourni les armes, ce sont les plus coupables parce qu’ils avaient l’intention de tuer."

Les témoignages suivants lui auront certainement fait chaud au cœur. Le binôme de Clarissa à la police municipale décrit une femme "extraordinaire". Sa cousine en larmes se remémore l’enfance et l’adolescence passées à ses côtés. Le vœu de Marie-Louisa Jean-Philippe sera sans doute exaucé : de ce procès restera une belle image de Clarissa.

Le verdict du "procès Charlie Hebdo" devrait être rendu mi-novembre.