Faut-il parler d'une semaine pour rien ? Beaucoup de frustration ressort de cette première partie du procès de Francis Heaulme, qui se tient devant les Assises de Metz. Le "routard du crime" est jugé pour des faits vieux de 30 ans : le meurtre de deux enfants, Cyril et Alexandre à Montigny-les-Metz (Moselle) mais l'audience piétine. Au cours de cette première semaine, les avocats ont refait le procès de Patrick Dils, et les familles s'impatientent.
Un procès dans lequel on se perd. "Voilà une semaine qui s'est passée, Francis Heaulme, on l'a vu une fois sortir de cette boîte en verre. On ne le voit même pas", remarque Maître Dominique Boh-Petit, l'avocate de la mère de Cyril, au micro d'Europe 1. "Tant par la configuration des lieux que l'absence totale de Francis Heaulme au débat, ça fait un peu comme si on faisait son procès sans lui. On n'est pas plus avancés, parce qu'on se perd. Je comprends bien que Francis Heaulme ait un parcours judiciaire hors normes, et qu'on puisse s'intéresser à d'autres dossiers pour la compréhension de celui-là, mais là on se perd littéralement."
Les familles ont besoin d'entendre Francis Heaulme. Une longue étude de la personnalité de l'accusé qui tend à trop se prolonger pour les familles des deux jeunes victimes. "Je vois les jurés qui, physiquement, sont affalés les uns sur les autres et Mme Beining [la mère de Cyril], je me rends compte qu'elle l'observe en permanence. Elle aimerait bien entendre les explications de Francis Heaulme. Je pense qu'on va finir par y arriver dans le courant de la semaine prochaine, enfin j'espère. Sinon dans la troisième semaine."