La deuxième semaine du procès de l'ancien secrétaire d'État Georges Tron, jugé en compagnie de son ex-adjointe à la culture à la mairie de Draveil pour viol et agression sexuelle en réunion sur deux anciennes employées municipales, s'est ouverte lundi à Bobigny. Et un témoignage de plus de trois heures a été suivi très attentivement par les jurés : celui d'une ex-secrétaire, qui s'était déjà exprimée en 2012 sur Europe 1, est venu apporter un éclairage saisissant sur l'ambiance qui régnait dans les couloirs de la mairie, et sur la réaction de l'édile face aux premières révélations le concernant.
Un adepte de la réflexologie. Cette ex-employée avait une position centrale quand l'affaire a éclaté. Elle a été embauchée comme secrétaire de Georges Tron un mois seulement avant que les plaintes ne soient déposées. Elle raconte que quand elle est arrivée, on lui a dit : "La mairie de Draveil, c'est Dallas". "Ça rigolait au sein du cabinet sur la réflexologie pratiquée par Georges Tron. Tout était banalisé", a-t-elle raconté à la barre.
Des témoins briefés par un officier de police. La jeune femme a également expliqué comment son regard a changé au fil des semaines. "Le lendemain de la sortie de l'affaire, on me demande de détruire des dossiers au broyeur." Des dossiers qui étaient précisément ceux des plaignantes. "J'ai fait le job en organisant le soutien à Georges Tron, en organisant une contre-manifestation", poursuit-elle. Mais elle assiste aussi à toute la défense mise en place de l'intérieur par l'édile, avec notamment cet officier de police qui venait passer les témoins à la moulinette avant qu'ils ne répondent aux convocations de la PJ. Elle décrit encore un George Tron furieux de lire la déposition défavorable d'une adjointe. "Il est sorti du bureau en disant : 'C'est la pire des salopes, elle est pire que les plaignantes'."
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Mise au placard. La jeune femme explique également qu'elle s'est liée d'amitié avec la maîtresse de George Tron, et que c'est elle qui lui a ouvert les yeux, après qu'elle a surpris des allées et venues dans un bureau ou se seraient déroulées des parties de triolisme. Tout cela, cette femme l'avait déjà dit pendant l'enquête, ce qui lui a valu une mise au placard. "J'avais 24 ans, j'étais enceinte", souligne-t-elle. Un an plus tard, son contrat n'a pas été renouvelé.
De son côté, Geroges Tron a constamment réfuté les propos tenus par cette secrétaire durant l'instruction. Il assure qu'il est innocent, qu'il n'a jamais participé à des scènes de triolisme dans son bureau de la mairie de Draveil et conteste avoir donné des instructions pour faire briefer des témoins avant leurs auditions par la PJ. Pour lui, toutes ces allégations s'inscrivent dans le cadre d'un complot politique dont il serait la cible à travers cette affaire.