La conductrice du car scolaire entré en collision avec un train à Millas, dans les Pyrénées-orientales, en 2017, jugée depuis lundi à Marseille, s'est effondrée jeudi, nécessitant l'intervention des pompiers et entraînant la suspension des débats jusqu'à lundi. Nadine Oliveira, 53 ans, était en train une énième fois de tenter d'expliquer ce qu'elle avait vu ou pas vu avant la collision avec le train dans laquelle six collégiens ont perdu la vie. Elle assure que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes, ce que les expertises contredisent formellement, mais parle aussi d'un "trou noir" sur ce qui s'est passé.
La prévenue évacuée
"Ce n'est pas très, très clair ce trou noir et il y a quelque chose qui m'interroge : vous maintenez que cette barrière est ouverte et après vous avez un trou noir", l'interroge Me Hélène Castello-Picard, avocate de plusieurs familles de victimes. La prévenue n'arrive pas à répondre, revient sur la scène d'après l'accident : "quand je lève la tête, je vois les sièges", évoquant la violence du choc dans lequel le car a été coupé en deux et les occupants et des sièges projetés dehors. La vision de cette scène traumatique la fait s'effondrer totalement, elle se met à sangloter sans réussir à se reprendre. La présidente suspend quelques minutes. Mais la prévenue évacuée dans une salle jouxtant la salle d'audience n'arrive pas à reprendre ses esprits, d'autant plus bouleversée qu'une des jeunes victimes va la voir.
>> À LIRE ÉGALEMENT - Drame de Millas : pourquoi deux chiens sont présents au procès ?
Incertitude sur sa présence pour la suite du procès
Après quelques minutes de suspension, la présidente du tribunal correctionnel Céline Ballerini indique : "On ne va pas pouvoir reprendre ce soir parce que je ne sais pas si elle sera en état, si elle va rester là ou être évacuée". "On a eu une semaine éprouvante donc le tribunal prend la décision de suspendre jusqu'à lundi", a-t-elle ajouté après quatre jours d'audience où il a beaucoup été question de "cette horrible journée du 14 décembre 2017" avec le récit de cinq des 17 adolescents blessés. La conductrice du bus a finalement été évacuée par les pompiers et ses avocats n'étaient pas en mesure de dire si elle serait présente pour la suite de ce procès, censé durer jusqu'au 7 octobre.