Procès du 13-Novembre : comment les enquêteurs ont travaillé après les attentats

Pas moins de 1.000 enquêteurs ont travaillé sur les attentats de novembre 2015. © PIERRE CONSTANT / AFP
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Gwladys Laffitte avec et AFP

Le procès des attentats du 13-Novembre est entré lundi dans le vif du sujet avec le premier témoignage d'un enquêteur des services français de l'antiterrorisme, avec de nombreux détails sur le déroulé de cette soirée. "Sdat 99" a été interrompu au bout de quelques minutes par le principal accusé Salah Abdeslam. 

Comment s'est déroulée l'enquête sur les attentats du 13-Novembre, sur lesquels le procès qui s'est ouvert mercredi dernier tente de faire la lumière ? Lundi, un enquêteur des services français de l'antiterrorisme (Sdat) a témoigné pour la première à l'audience. Commissaire de police, "Sdat 99", l'identification sous laquelle il dépose, a livré un récit précis sur le déroulé de cette soirée macabre et les investigations qui ont suivi ces attaques.

"Chaque minute compte"

Avant ce jour de novembre 2015, la Sous-direction de l'antiterrorisme a déjà une charge de travail énorme avec pas moins 52 enquêtes terroristes ouvertes. Et puis, le 13 novembre, surviennent ces attaques "inédites par leur ampleur et leur sophistication", dit le commissaire à la barre. En 37 minutes, six lieux sont attaqués.

Pour les quelque 1.000 enquêteurs mobilisés, c'est alors une course contre-la-montre qui s'enclenche : "L'organisation est un défi à relever alors que chaque minute compte", revit le commissaire. Sans regarder ses notes, il décrit par cœur le rouleau compresseur qui se met alors en place : d’abord, les constatations sur les scènes de crimes, en simultané, des scènes "indicibles", de "désolation" pour les policiers, dit-il, qui sont confrontés pour la première fois à des kamikazes.

17.897 appels sur le numéro vert

Le jeune commissaire raconte ensuite comment ils identifient les terroristes et leurs complices et le nombre d’informations qu’ils doivent vérifier pour y parvenir : rien que sur le numéro vert 197, 17.897 appels ont été reçus. Seuls deux renseignements seront décisifs parmi ces appels, dont l'un sur la localisation d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs des attentats.

Sdat 99 livre un récit aussi dense que l’enquête, ce qui n'a pas semblé plaire à Salah Abdeslam. Le principal accusé a ainsi tenté de lui couper la parole. Une fois de plus, le président lui a intimé l’ordre de se taire, sans lui ouvrir le micro, le menaçant de l’exclure du box.