Les enquêteurs belges ont fini de témoigner dans le cadre du procès des attentats du 13-Novembre. Très attendues, leurs révélations sur le parcours des accusés, ont déçu les avocats des parties civiles, autant sur le fond que sur la forme. Les neuf jours d'audience se sont en effet déroulés à distance, en visioconférence, et sous couvert d'anonymat. Ces méthodes ont exaspéré les avocats des deux bords, qui espéraient aussi obtenir davantage d'informations de la part des policiers belges.
Ils voulaient éviter le "Belgique bashing" : c'est assez raté. Leurs prestations à l'audience ont d'abord été décevantes sur la forme. Certains ont en effet donné l'impression de découvrir l'exposé qu'il lisait, sur un ton souvent désinvolte et soporifique. Le fond était tout aussi frustrant et insatisfaisant avec beaucoup de "je ne sais pas" ou encore "il faut voir avec mon collègue". Les enquêteurs belges ont fourni très peu de réponses concrètes aux nombreuses questions des avocats des parties civiles, et de la défense.
Un "souci de clarté"
Par exemple sur l'exploitation tardive du téléphone de Brahim Abdeslam, un an après le 13 novembre, alors que des messages avec Abdelhamid Abaaoud auraient pu être découverts avant les attentats. Mais aussi sur la réalité du suivi par les services belges de Salah Abdeslam, identifié et interrogé par les enquêteurs en février 2015. Gérard Chemla, avocat de parties civiles, confie au micro d'Europe 1 qu'il y a, selon lui, "un souci de clarté". "A mon avis, c'est difficile de se confronter aux erreurs. On n'a pas encore mis à jour les choses qui n'ont pas été traitées comme elles auraient dû l'être", souligne-t-il. "Je n'ai pas l'impression que tout soit mis sur la table".
L'avocat a demandé à ce que le patron de l'organe de contrôle de la police belge soit entendu par la Cour. D'ici-là, les parties pourront tenter leur chance auprès des enquêteurs belges, qui témoigneront à nouveau en février prochain.