Mercredi s’ouvre le procès des attentats du 13 novembre 2015 devant la cour d’Assises spécialement composée de Paris. Pendant neuf mois, 20 accusés seront jugés, dont 14 assisteront à l’audience, et plus de 300 avocats seront présents. Une longue épreuve pour les 1.800 parties civiles constituées de rescapés ou de proches des victimes, ainsi que pour les détenus, pour qui une organisation précise a été déterminée.
Ménager au maximum les parties civiles
Les débats se tiendront dans une grande salle principale de 750m2, prête pour accueillir 550 personnes. En cas d’affluence, une dizaine d’autres salles dédiées à la retransmission ont été aménagées dans l’enceinte du palais de justice historique de Paris.
Car on se prépare en effet à une affluence record. 2.000 personnes pourront suivre les débats dans l'enceinte du tribunal et rien n'a été laissé au hasard. Carole Damiani, directrice de Paris Aide aux Victimes a en effet organisé trois réunions de préparation des parties civiles et deux salles leur ont été dédiées, dont un petit salon pour souffler à l'abri des regards. De fait, ce procès s'annonce également intense en émotion.
C'est la raison pour laquelle douze psychologues et accueillants seront présents chaque jour afin d'accompagner les parties civiles, mais aussi les greffiers, les avocats ou encore les journalistes. Une première. "La marche à blanc nous a montré que les psychologues doivent être là dès la file d'attente parce que voir les homme armés rappelle des souvenirs à certains. Il y a eu des malaises dès le départ donc les psys seront présents tout le trajet et ensuite à l'extérieur de la salle d'Assises pour ceux qui souhaitent sortir. C'est une démarche proactive", explique la directrice de l'association.
Assurer les droits de la défense
Concernant les 11 accusés qui comparaissent détenus, la justice française doit également démontrer que l'on peut juger des terroristes tout en assurant les droits de la défense. Que ce soit pour les temps de préparation avant le procès avec les avocats ou lors des débats, comme l'explique Jean-Michel Hayat premier président de la cour d'appel de Paris. "On a bénéficié du retour d'expérience du procès des attentats de janvier 2015 et on a vite compris que des audiences les matins et les après-midis, c'était un problème. Les détenus étaient extraits très tôt et n'avaient que 4 ou 5h pour dormir. Donc on a trouvé une organisation qui donne de la souplesse", affirme-t-il.
De plus, leur transfert chaque matin et chaque soir prendra du temps, notamment pour assurer leur sécurité. Ces derniers doivent également avoir le temps de manger et dormir en détention afin de pouvoir participer à ce procès et se défendre convenablement. C'est pourquoi il a été décidé de supprimer la pause déjeuner en débutant l'audience à 12h30, du mardi au vendredi seulement. Une façon aussi de limiter les entrées et sorties et de faciliter les contrôles de sécurité. Des critères qui sont là-aussi rentrés en compte dans l'organisation de cette audience historique.