Le procès des attentats du 13-Novembre reprendra comme prévu le 4 janvier mais devrait être aussitôt suspendu jusqu'au 13 janvier en raison de la contamination au Covid-19 du principal accusé, Salah Abdeslam, a indiqué le président du tribunal dans un courriel aux parties.
Le président justifie cette suspension par la durée de l'isolement sanitaire d'Adbdeslam (17 jours) : "en l'état et sauf élément nouveau nous ne pourrions donc reprendre les débats que le 13 janvier : je vous confirmerai cette nouvelle donnée, lundi 4 au plus tard", a écrit Jean-Louis Périès.
Abdeslam positif au Covid-19 depuis le 27 décembre
Salah Abdeslam, seul survivant des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis en novembre 2015, a été testé positif au Covid-19 le 27 décembre. Une source proche du dossier avait indiqué jeudi à l'AFP que le procès devait être suspendu pour 48 heures, soit jusqu'au 6 janvier.
"Initialement, cet isolement médical était d'une durée de dix jours et courait jusqu'au 5 janvier 2022 inclus, souligne Jean-Louis Périès. Le service médical du bâtiment D3 (de la prison de Fleury-Mérogis, ndlr) a communiqué à la direction un nouveau document préconisant son isolement médical jusqu'au 12 janvier 2022 inclus, soit une durée totale de 17 jours. Il a été indiqué par les personnels médicaux que la durée initiale de l'isolement (dix jours) ne correspondait pas aux directives concernant le Covid (17 jours d'isolement)."
Un mini-cluster dans la prison de Fleury-Mérogis
Salah Abdeslam est détenu dans la prison de Fleury-Mérogis, au sud de Paris. Plusieurs foyers de contaminations y ont été détectés et un dépistage massif des détenus et du personnel est en cours jusqu'à lundi, selon une source syndicale.
La cour d'assises spéciale juge depuis le 8 septembre et jusqu'à fin mai vingt accusés, dont quatorze présents à l'audience, soupçonnés d'être impliqués à divers degrés dans la préparation des attaques jihadistes les plus meurtrières jamais perpétrées en France. Les accusés devaient être interrogés à partir de mardi. Ce report va chambouler l'ordonnancement du procès. "Je ne suis pas en mesure pour l'instant de communiquer un nouveau planning tenant compte de cette information", précise le président aux parties.
La pandémie avait déjà perturbé d'autres procès
La pandémie a déjà perturbé des procès en France, à l'instar de celui des attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher en 2020. Brièvement interrompue fin septembre après un cas suspect, l'audience avait été suspendue pour de bon le 31 octobre, après trois cas de contamination parmi les accusés. La pause, prévue initialement pour deux semaines, avait finalement duré un mois.
Actuellement, des clusters ont été identifiés dans plusieurs prisons françaises. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70.000 détenus et 448 au sein du personnel (sur environ 40.000), d'après un bilan du ministère établi au 27 décembre.