Vingt quatre mois de prison avec sursis ont été requis mercredi à l'encontre des huit ex-salariés de l'usine Goodyear jugés devant la cour d'appel d'Amiens pour avoir séquestré deux cadres de l'usine pendant 30 heures en 2014.
Atteinte à la dignité humaine. Lors de cette séquestration, "la dignité humaine a été touchée et nous ne pouvons pas tolérer ce genre de comportement quel que soit le contexte, ce n'est un plaisir pour personne de voir une entreprise fermée", a estimé l'avocat général, Dominique Tailhardat. En première instance, les huit anciens salariés avaient été condamnés à 24 mois de prison dont 9 ferme et le procureur avait requis deux ans de prison dont un an "ferme aménageable". "Si on utilise la séquestration, c'est qu'on ne veut pas discuter, c'est qu'on veut contraindre, on tue le dialogue", a affirmé l'avocat général estimant que les faits reprochés aux salariés étaient de la "délinquance pure et simple".
"Délinquance pure et simple". Les 6 et 7 janvier 2014, le directeur des ressources humaines et le directeur de la production avaient été retenus pendant une trentaine d'heures dans les locaux de l'usine pneumatique occupée par quelques dizaines de salariés en colère. Les salariés ont essayé "de détruire psychologiquement" ces deux cadres. "Les insultes ont fusé tout comme les actes d'humiliation", a affirmé Dominique Tailhardat. L'avocat général n'a toutefois pas requis de la prison ferme prenant en compte le "casier judiciaire vierge" des prévenus. 10.000 personnes selon la CGT et 5.000 selon la préfecture se sont rassemblées à Amiens mercredi pour soutenir ces huit anciens salariés.