Que savait le cardinal Barbarin des agissements de l'ancien père Preynat ? C'est la question à laquelle devra de nouveau répondre la justice dès jeudi, à Lyon, lors du procès en appel de l'archevêque de Lyon, qui nie toutes les accusations. "Il a dit qu'il avait reçu le père Preynat, qu'il a tout avoué [...] et il l'a promu trois ans plus tard", s'agace au micro d'Europe 1 Pierre-Emmanuel Germain-Thill, l'une des victimes présumées de Bernard Preynat [qui n'est plus prêtre depuis juillet, ndlr].
Cet ancien membre des scouts Saint-Luc à Sainte-Foy-lès-Lyon apparaît serein au micro d'Europe 1 : "J'aborde ce procès avec calme, sérénité, et puis avec un peu de curiosité. Je n'ai jamais été en Cour d'appel, donc je ne sais pas comment ça se déroule." En première instance, le cardinal Barbarin a été condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuel.
Expliquant que "si Barbarin avait dénoncé Preynat, j'aurais pu me reconstruire six ans avant ma plainte", Pierre-Emmanuel Germain-Thill ne souhaite pas que le cardinal écope d'une peine plus lourde : "C'est la justice qui décide, moi ce qui m'importe, c'est que la condamnation soit confirmée".
Si le cardinal Barbarin "a fauté", le procès qu'attend Pierre-Emmanuel Germain-Thill n'est pas celui du cardinal, mais celui de Bernard Preynat, qui doit avoir lieu au civil du 13 au 17 janvier 2020 :"J'y serai, c'est le procès de ma vie. Ça fait 30 ans que j'attends ça, et je serais heureux de pouvoir tourner la page, enfin."