Comment démêler le vrai du faux et la responsabilité de chacun des accusés dans la mort de la petite Fiona ? La tâche des jurés s'annonce difficile pour se forger une conviction face aux multiples rebondissements d'un procès confus. Le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries de la défense sont attendus vendredi avant que le jury se retire pour délibérer.
Rôles inversés. La confusion reste le maître-mot de ce procès tenu devant un public toujours nombreux aux assises du Puy-de-Dôme depuis le 14 novembre. Au fil de débats tendus et parfois houleux, les rôles respectifs des deux accusés dans le couple, et dans le drame, semblent s'être inversés. Qui ment ? Qui dit la vérité ? Qui manipule qui ?
Au terme du procès, l'incertitude demeure sur les responsabilités des accusés, la mère de Fiona, Cécile Bourgeon, à la personnalité trouble, qui ne cesse de modifier sa version des faits, et Berkane Makhlouf, son ex-compagnon, à la mémoire également défaillante. Sauf pour nier les violences dont l'accuse son ancienne compagne.
Une mort qui reste mystérieuse. La cause de la mort de Fiona n'a pas été éclaircie (coups, ingestion de médicaments, voire de drogues), ni la date de sa mort, postérieure au mercredi 8 mai 2013 ou survenue dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 mai. Le sort réservé à la dépouille de l'enfant de 5 ans, enterrée en lisière d'une forêt ou jetée aux ordures, reste aussi une énigme. Les revirements en cascade des deux ex-concubins qui s'accusent mutuellement de mentir et reviennent sur leurs déclarations antérieures ajoutent encore à la confusion. Enquêteurs et experts ne s'accordent pas non plus sur les faits, faute de preuves matérielles et d'autopsie du corps, tandis que la défense vise à créer le plus de doutes possible.