Séparés par un policier dans le box des accusés, Cécile Bourgeon et Berkane Maklouf n'ont pas échangé un regard, lundi matin, au premier jour de leur procès devant les assises du Puy-de-Dôme. La mère de Fiona, le visage bouffi et le corps lourd dissimulé sous des vêtements noirs, n'avait pas vu son ancien compagnon, hagard, depuis plus de deux ans. Tous deux sont poursuivis pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", "non assistance à personne en danger" et "recel ou dissimulation de cadavre".
"Je les reconnais, mais pas les coups mortels". C'est l'une des questions au cœur du procès : lequel des anciens amants est responsable de la mort de Fiona, cinq ans, qu'ils avaient d'abord présenté comme disparue, en 2013 ? Après la lecture de la synthèse de l'acte d'accusation, le président leur a demandé s'ils reconnaissaient les faits. "Je les reconnais, mais pas les coups mortels", a répondu Cécile Bourgeon. Berkane Maklouf, quant à lui, a admis avoir porté des coups, mais pas ceux ayant entraîné le décès de la fillette.
Lui reconnaît des coups, mais pas les coups mortels précise son avocat #Fiona
— Sandra Laffont (@SandraLaffont) 14 novembre 2016
Accusations mutuelles. Depuis que les deux accusés ont reconnu avoir menti et enterré le corps de la fillette - qui n'a jamais été retrouvé par les enquêteurs -, tous deux s'accusent mutuellement de l'avoir tuée. Le beau-père affirme que Cécile Bourgeon a frappé sa fille d'un geste impulsif, la veille de sa mort. La mère, elle a déclaré que son compagnon avait l'habitude de distribuer gifles, coups de pieds et coups de poings à Fiona.
Face à eux, dans la salle d'audience, le père biologique de Fiona espère des réponses aux questions qui l'obsèdent depuis trois ans. "Je veux savoir où est ma fille et ce qu'ils lui ont fait", a-t-il déclaré, lundi matin. Les premières explications des accusés sont attendues pour lundi après-midi, lors de l'examen des personnalités. L'audience doit durer deux semaines.