Ni coup de téléphone, ni message, ni visite. Abdelghani Merah n'a pas eu de contact avec son frère Abdelkader depuis mars 2012 et ces attentats commis par le troisième de la fratrie, Mohammed, pour lequel Abdelkader est jugé à partir de lundi pour complicité de terrorisme. Un terrorisme que combat aujourd'hui Abdelghani.
"Point de non-retour". Ce silence voulu, long de plus de cinq ans, ne l'empêche pas d'avoir des certitudes sur le degré d'embrigadement de son frère : "Je crois qu'il va rester muré dans son silence. Dans sa doctrine, il y a un point de non-retour et Abdelkader Merah l'a largement franchi."
Abdelkader Merah voudrait "mettre à genoux la France". Au point de représenter, selon son frère, une menace toujours vive : "Ça restera un danger définitif pour la France. Je connais ses intentions, je sais qu'il ne reculera pas, lui qui voulait tellement se faire surnommer "Ben Laden" après le 11 septembre. Je sais ce qu'il vaut, je sais ce qu'il veut : mettre à genoux la France."
Un engagement contre le terrorisme. À rebours de ses frères, Abdelghani Merah a choisi de lutter contre l'embrigadement djihadiste : "Je voudrais faire passer un message à la jeunesse des quartiers dits "populaires". J'ai envie de leur dire que ce n'est pas sur la police qu'il faut jeter des cailloux, mais plutôt sur ces prédicateurs, rabatteurs, recruteurs, qui viennent voler vos camarades, vos frères. Ce sont eux qu'il faut rejeter", conclut-il, résolu, au micro d'Europe 1 avant le début du procès.