Il y aura bien un deuxième procès Neyret : le parquet de Paris a annoncé lundi avoir fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Paris qui a condamné l'ex-numéro 2 de la PJ de Lyon à deux ans et demi de prison ferme "pour trafic d'influence et corruption".
Le parquet avait requis une peine de quatre ans de prison dont deux ans et demi ferme à l'encontre de l'ancien policier. Mais même si le tribunal avait suivi ces réquisitions, Michel Neyret, qui avait déjà effectué huit mois de détention provisoire dans ce dossier, ne serait pas retourné derrière les barreaux, sa peine étant aménageable. L'ancienne star déchue de la police avait un peu hâtivement exprimé son soulagement à l'issue du procès en déclarant devant la presse qu'il ne retournerait pas en prison et en se félicitant de pouvoir enfin tourner la page "d'une parenthèse" judiciaire de "cinq ans".
Appel pour Stéphane Alzraa également. L'ancien patron de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, condamné pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais présentés comme des "indics", en échange d'avantages et de cadeaux, et d'avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs, devra donc à nouveau s'expliquer devant des juges, ceux de la cour d'appel de Paris. Il ne sera pas seul puisque le parquet de Paris a également fait appel de la condamnation de Stéphane Alzraa, l'un des deux hommes considérés par l'accusation, avec Gilles Benichou, comme les corrupteurs de Neyret. En fuite au moment du procès, il a été condamné à 2 ans ferme et 250.000 euros d'amende avec un mandat d'arrêt à la clef. Le parquet avait requis 5 ans ferme et 250.000 euros d'amende à son encontre.
Le parquet a également fait appel de la relaxe de anciens subordonnés de Neyret, le commandant Gilles Guillotin et le commissaire Christophe Gavat, alors en poste à l'antenne de la PJ de Grenoble, auxquels il est reproché d'avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron. Le tribunal avait estimé que les preuves de ce détournements n'avaient pas été apportées par l'instruction et lors des débats. Le parquet avait lui requis 8 et 10 mois avec sursis contre Gavat et Guillotin.