Procès Tron : une plaignante raconte sa "soumission absolue" au maire de Draveil

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Marion Dubreuil, édité par , modifié à

À la cour d'assises de Paris, Eva Loubrieu a raconté lundi ce qu'elle dit avoir subi de la part de Georges Tron et de son adjointe à la mairie de Draveil. Jugé pour viol en réunion, l'ancien élu de droite, qui conteste la version de celle qui fut sa collaboratrice de 2006 à 2009, encourt 20 ans de prison.

Le procès de Georges Tron et de son ancienne adjointe à la culture à la mairie de Draveil, Brigitte Gruel, pour viol en réunion, a débuté il y a deux semaines à la cour d'assises de Paris. La deuxième plaignante, Eva Loubrieu, a été entendue plus de dix heures, lundi, sur les faits qu’elle dénonce depuis dix ans. "C’est la dernière fois que je vais pouvoir raconter ce que j’ai vécu", a expliqué l'employée à la mairie de Draveil de 2006 à 2009, long cheveux bruns et silhouette fine. À 46 ans, la plaignante a décrit pour la neuvième fois dans la procédure le "rituel" sexuel que Georges Tron lui imposait avant même son embauche à la mairie de Draveil, en décembre 2006.

"Copier-coller terrifiant"

Dans son bureau, la porte fermée à clé, il lui massait les pied et la pénétrait avec ses doigts. "Au début, je pensais qu’il était tombé sous mon charme et moi aussi", a ainsi admis Eva Loubrieu. Au printemps 2007, elle découvre qu’il entretient le même type de relation avec son assistante parlementaire "C'était un copier-coller terrifiant", dit-elle.

" Je n’ai plus de souvenirs précis, j'étais une poupée "

Eva Loubrieu affirme qu'à ce moment-là, elle ne voulait plus de relation avec son employeur. À partir de là, elle dit avoir été victime de viols du maire de Draveil et de son adjointe à la culture, Brigitte Gruel.

Pas de traces des rendez-vous

Lundi, la présidente lui a demandé des dates et des lieux. "Je n’ai plus de souvenirs précis, j'étais une poupée", a sangloté Eva Loubrieu. "Georges Tron me fermait les yeux et guidait mes mains." Le maire de Draveil a répondu en faisant non de la tête.

"On n’a pas une trace de ces rendez-vous que vous aviez avec Georges Tron", s'est aussi étonné son avocat, Me Vey. "Pas un sms, pas un mail." "Non je n’ai rien conservé", a reconnu Eva Loubrieu. "Pourquoi retournez-vous chez Brigitte Gruel après le premier viol ?", lui a demandé la présidente. Réponse de la plaignante : "C’était ma supérieure. J’étais dans un état de soumission absolue." Georges Tron et Brigitte Gruel, acquittés en première instance, encourent 20 ans de prison, alors que le verdict sera rendu mercredi prochain.