Michel Zecler, un producteur de musique noir dont le passage à tabac filmé samedi dans un studio du XVIIe arrondissement de Paris a fait scandale, a également été roué de coups dans la rue par les policiers, selon une nouvelle vidéo diffusée vendredi. Cette nouvelle vidéo, diffusée par le site Loopsider, déjà auteur des premières révélations jeudi avec une vidéo vue plus de 14 millions de fois, a été filmée par un voisin situé en hauteur.
"Sept coups de poing sur le visage"
La scène se déroule dans la rue, après la première séquence violente dans le studio de musique. Un groupe de policiers intime l'ordre de sortir du studio à Michel Zecler, en le tutoyant. Après le lancement d'une grenade de gaz lacrymogène dans le studio, les policiers le sortent sans ménagement et l'amènent au sol. Le producteur, que l'on entend hurler, est frappé à plusieurs reprises par au moins un policier en civil, entouré d'une demi-douzaine de policiers.
Violences policières dans le 17ème : Nous diffusons une nouvelle vidéo prise par un voisin de Michel. Elle montre un policier rouer de coups la victime devant tous ses collègues alors qu’elle est immobilisée au sol pic.twitter.com/5HCbAIl8xs
— David Perrotin (@davidperrotin) November 27, 2020
"Il est à genoux et (le policier) lui met à peu près sept coups de poing sur le visage. Après (le policier) s'est relevé, il a tellement tapé fort qu'il avait mal à la main", témoigne le voisin dans la vidéo. "Mais (ce policier) a dû comprendre à un moment donné qu'il avait fait trop de c... parce qu'il s'est mis lui-même sa capuche sur la tête", ajoute le voisin.
D'autres personnes sont violemment extraites du studio de musique par des policiers. "Monsieur, je n'ai rien fait, je vous jure que je n'ai rien fait", "vous m'avez frappé, je n'ai rien fait du tout", entend-on.
Quatre policiers en garde à vue
Quatre policiers ont été placés en garde à vue vendredi après-midi dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Trois d'entre eux, au cœur de la scène qui a fait scandale, sont notamment entendus pour "violences volontaires, en réunion, avec arme et à caractère raciste" et "faux en écriture publique", selon le parquet de Paris qui a ouvert une enquête mardi.
"On m'a dit 'sale nègre' plusieurs fois et en me donnant des coups de poing", a dénoncé la victime qui a déposé plainte. Les quatre fonctionnaires sont suspendus de leurs fonctions depuis jeudi. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé jeudi soir qu'il réclamerait leur "révocation", "dès que les faits seront établis par la justice".