La semaine dernière, un foyer de grippe aviaire a été détecté dans le Tarn et le virus s'est ensuite répandu pour atteindre le Gers. Une propagation qui aurait, semble-t-il, pu être évitée si des mesures de protections avaient été prises immédiatement.
Des négligences dans le traitement de l'épidémie ? Alors qu'à 800 mètres à peine, 3.500 canards étaient morts subitement et que les résultats des analyses qui allaient mettre en évidence le virus H5N8 étaient attendus pour le lendemain, un camion de 6.000 volailles a quitté un élevage d'Almayrac, dans le Tarn, en direction de trois départements du Sud-Ouest. Un transport de la maladie qui aurait pu être évité par des mesures de précautions.
"À l'évidence, il y a quelque chose qui n'a pas fonctionné". Pour Philippe Martin, le président du Conseil départemental du Gers, ce convoi est l'unique cause de la grippe aviaire chez lui. "Elle n'est pas arrivée par les airs, ça c'est sûr. Elle est arrivée par la route. Ce qu'on veut savoir, c'est pourquoi la direction des services vétérinaires n'a pas pris des mesures drastiques, même sans les résultats des analyses."
"Et pourquoi ceux qui ont mis ces élevages [de volailles] dans des camions pour les emmener dans le Gers n'ont pas eu le réflexe de bon sens qui convenait, à savoir ne plus rien bouger et attendre les résultats des analyses. Là, à l'évidence, il y a quelque chose qui n'a pas fonctionné." Même l'éleveur qui, le premier, a été confronté à la maladie dans le Tarn se demande pourquoi une zone de protection de 3 kilomètres n'a pas été immédiatement mise en place dès qu'il a donné l'alerte. Le département du Gers, quant à lui, se réserve le droit de porter plainte.