De plus en plus de commerçants diffusent des vidéos de voleurs sur les réseaux sociaux afin d'identifier les auteurs de ces délits. Ces images de vidéosurveillance proviennent de leurs propres magasins. La pratique n'est pas sans risque car la loi interdit ce genre de publication. Pourtant, pour les patrons, il s'agit souvent d'un dernier recours.
"Le mur des voleurs"
Sur les portes vitrées de la pharmacie de Thomas Orazi à Béziers, deux photos en couleurs sont placardées. Sur ces photos, deux individus sont en train de dérober des produits. Au-dessus, un titre est inscrit : "Le mur des voleurs". Thomas Orazi n'a pas hésité à publier le visage de ceux qui l'ont volé. Il justifie cette démarche par l'inertie de la justice. "Une personne est venue cinq fois il y a quelques semaines en quatre jours dans ma pharmacie. Elle était mineure. Elle s'est fait arrêter et a écopé d'un petit rappel de loi. Deux heures après, elle était dehors, c'est un peu rageant".
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Un risque de 45.000 euros d'amende et de trois ans d'emprisonnement
L'homme s'interroge sur la capacité de la justice à proposer des solutions : "Si derrière, la machine judiciaire avait les moyens de nous protéger ou de régler ce problème, ça ne me gênerait pas". Néanmoins, afficher des images extraites de vidéosurveillance reste illégale. "Il y a des interdictions dans le code de la sécurité intérieure, avec des sanctions élevées d'un maximum de trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende si une personne utilise les images d'une vidéosurveillance pour une autre finalité ou bien si elle fait accéder d'autres personnes que celles qui sont habilitées", explique Maître Guillaume Sauvage, avocat au barreau de Paris I.
Les membres de forces de l'ordre font partie de ces personnes habilitées. Il convient de leur transmettre les bandes vidéo afin de retrouver les suspects.