Punition, fessée, sanction : quelle attitude adopter avec son enfant ?

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G.P.
Le philosophe Emmanuel Jaffelin et le pédopsychiatre Gilles-Marie Vallet ont débattu de la question sur Europe 1 mercredi.

Le philosophe Emmanuel Jaffelin et le pédopsychiatre Gilles-Marie Vallet sont loin d'être d'accord. Dans Il n'y en a pas deux comme elle mercredi, ils ont débattu sur la question de la punition infligée à l'enfant.

Emmanuel Jaffelin : "Punir, c'est rendre service à quelqu'un qui ne vous le demande pas"
Le philosophe ne s'en cache pas. Il est favorable à la gifle et à la fessée. "La punition est un signe d'amour", explique-t-il tout en précisant bien qu'elle ne doit pas être envisagée comme "de la maltraitance".

Emmanuel Jaffelin considère que la société d'aujourd'hui est trop "politiquement correcte". "On a évacué la punition parce qu'on y voit une forme de violence. C'est une régression sociale, mentale et morale de ne plus punir", indique-t-il. Selon lui, "il faut que l'enfant ait un message du parent qui ne soit pas qu'intellectuel, mais qui soit aussi un message qui passe par le corps". D'où une utilisation occasionnelle et responsable de la fessée, par exemple.

Gilles-Marie Vallet : "On ne peut pas considérer que la punition est unevictoire"
Le pédopsychiatre est d'un avis bien différent. Il dénonce notamment "un mélange entre coups, gifles, amour et pardon". Gilles-Marie Vallet affirme ainsi que "la fessée ne doit pas être érigée en système éducatif". Il envisage ainsi la punition comme étant "toujours un échec".

Le pédopsychiatre veut donc toujours favoriser l'explication et ne réserver la punition "qu'au dessus de sept ans". "En dessous de 3-4 ans : on explique. De 4 à 7 ans, on explique et on sanctionne", précise-t-il. Pour lui, donner une fessée n'aurait pas un bon effet éducatif car "l'enfant se souvient de la fessée et jamais de pourquoi il a été fessé".