Quand la justice s'attaque au fléau des portables en prison

Les 192 établissements pénitentiaire de France sont confrontés au problème de l'utilisation des portables par les détenus.
Les 192 établissements pénitentiaire de France sont confrontés au problème de l'utilisation des portables par les détenus. © RICHARD BOUHET / AFP
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A.D et Chloé Triomphe , modifié à
La justice tente de faire face au fléau des portables, qui fleurissent en prison. Notamment en installant des brouilleurs d'ondes... pas toujours efficaces.
REPORTAGE

Au mois de janvier 2016, 2.500 téléphones ont été saisis dans les 192 établissements pénitentiaires en France. Pour lutter contre l'envoi et l'utilisation de ces moyens de communication en prison, plusieurs pistes sont à l'étude. Parmi elles : le renouvellement des brouilleurs. Vendredi, Jean-Jacques Urvoas, le Garde des Sceaux, s'est rendu à la maison d'arrêt d'Osny dans le Val d'Oise, un établissement victime, comme ailleurs, du même fléau.

Bien emballés. A Osny, le directeur a recensé l'an dernier 1.100 téléphones entrés illégalement, soit rien moins que trois par jour... Depuis que la police vient parfois en civil interpeller ceux qui lancent des colis par dessus les murs, les actions se font plus discrètes. Et bien préparées. Les portables envoyés peuvent être dissimulés dans des emballages résistants. "Ils sont protégés par des mousses et envoyés par dessus nos murs, indique le chef de la détention de l'établissement. C'est la 'technique du Big Mac' : des éponges de chaque côté et le steak au milieu." Les appareils sont aussi de taille réduite, parfois plus petits qu'un doigt, ou dissimulés dans ce qui semble être de loin un autre objet, comme une clé de voiture, par exemple.

Une faille 4 h sur 24. Pour lutter, l'administration multiplie les fouilles. Mais l'outil numéro un reste le brouilleur. On en dénombre environ 800 en France. Problème majeur à Osny : le brouilleur ne fonctionne pas dans la cour de promenade, ce qui représente une faille 4 heures sur 24.