Quarante étudiants "invités" ont fait leur entrée à l'Ecole nationale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm en septembre. Ils ont fuit l'Irak, l'Afghanistan, le Soudan ou encore l'Erythrée pour se réfugier en France. Avec ce projet, le directeur de ce prestigieux établissement, Marc Mézard, espère "leur redonner une perspective". "Quand on fuit un pays, quand on traverse toutes ces épreuves et qu’on arrive en France, l’important est de retrouver un futur, un avenir, une idée... Et reprendre ses études, quoi de mieux ?", explique-t-il lundi dans la Matinale d'Europe 1.
Un "vrai élan de solidarité". Ces étudiants sont intégrés au sein de trinômes, qui comprennent un étudiant "invité", un autre étudiant de l'ENS et un professeur. Le physicien souligne "le vrai élan de solidarité" qu'a rencontrée sa proposition à l'école, même si beaucoup d'étudiants s'étaient déjà auparavant engagés dans le soutien aux réfugiés. "D’abord, ce sont des rencontres", raconte-t-il. "Nos étudiants, qui étaient déjà sur le terrain l’été dernier par exemple, porte de la Chapelle, ont rencontré des étudiants réfugiés et c’est là qu’ils ont senti ce besoin de faire quelque chose."
"Non, les migrants ne viennent pas nous envahir". Marc Mézard avait publié en juillet une tribune dans Libération intitulée Non, les migrants ne sont pas un fardeau !. "Non, les migrants ne viennent pas nous envahir, ni manger notre pain, ni prendre notre travail, ni piller nos ressources. Ce sont des êtres humains dignes, extraordinairement courageux, qui ont dû abandonner leur pays d’origine, face à la situation désespérée qui y a été créée par la guerre", y écrivait-il. Ce projet, qui reste "marginal" par rapport à l'ensemble des missions de l'établissement, fait partie d'une volonté plus large d'ouvrir Normale Sup' à l'extérieur. La première journée portes ouvertes de l'ENS a notamment été organisée le 13 février.