Quatre syndicats de la RATP appellent les conducteurs des lignes A et B du RER à cesser le travail le 12 décembre pour dénoncer des "tensions chroniques" avec le management, ont indiqué mardi des sources syndicales à l'issue d'une tentative de conciliation. Le préavis déposé mi-novembre par la CGT, l'Unsa, SUD et FO "est maintenu", a indiqué l'Unsa, tandis que la CGT qualifiait de "stérile" la réunion avec la direction. "Il reste 7 jours à la direction pour désamorcer le conflit" et éviter "une journée dont on sait qu'elle sera noire", prévient Jean-Luc Prigent (CGT).
Une "politique du chiffre" pointée du doigt. Le RER A transporte 1,2 million d'usagers quotidiennement, et le RER B environ 875.000, selon la RATP. "La direction a fait un certain nombre de propositions en réponse aux organisations syndicales" mais celles-ci "n'ont pas été discutées" mardi, a indiqué un porte-parole de la RATP. Selon la CGT, les syndicats ont levé la réunion après s'être entendu dire qu'ils n'étaient "pas représentatifs de tous les agents" et en particulier des cadres, selon Jean-Luc Prigent. Dans leur préavis, qui court du mardi 12 décembre 04h jusqu'à mercredi 07h, les syndicats évoquent des "tensions chroniques" et "dysfonctionnements récurrents dans l'organisation du travail", conséquences selon eux d'une "politique du chiffre" liée aux obligations fixées par le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif).
"Méthodes agressives de management". "Depuis trop longtemps sont constatées et dénoncées sur les deux lignes de RER des dérives graves" dans le management ou l'interprétation de la réglementation interne, "sources de risques psychosociaux et de dégradation des conditions de travail", expliquent dans un tract les syndicats. Cette situation, accentuée par une "pénurie d'effectifs" sur un réseau saturé, met en "première ligne" les conducteurs "face à des voyageurs excédés", déplorent-ils. Les organisations réclament notamment "l'arrêt des méthodes agressives de management", le "respect des mesures de sécurité" en cas de colis suspect et "des effectifs en corrélation avec l'offre de transport" sur ces deux lignes cogérées avec la SNCF.