Syndicats, mais aussi lycéens, étudiants défileront ce jeudi contre les réformes "libérales" du gouvernement.
Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce jeudi. Pour l’occasion CGT, FO ainsi que Solidaires battront le pavé côte à côte, une première depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron. Pourtant, ce quatrième rassemblement est loin de faire l’unanimité et l’exécutif semble déjà être passé à autre chose.
Un mot d’ordre trop flou ? Le mot d'ordre de cette journée de grèves et de manifestations, également à l'appel de la FSU et d'organisations de jeunesse (Unef, UNL, Fidl), est assez large, visant les réformes "libérales" du gouvernement. Les salariés du privé comme ceux du public sont concernés. Ils défileront un peu partout en France pour dénoncer une nouvelle fois les ordonnances. Mais sans mot d’ordre très précis, il est possible de voir des manifestants défendre d’autres causes comme les retraites, le pouvoir d’achat,…
Des organisations syndicales divisées… Si la CFDT et la CFE-CGC critiquent les ordonnances et les mesures d'économies dans la fonction publique, elles n'ont pas rejoint l'appel, malgré les demandes insistantes d'une partie des militants. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, s'y refuse car manifester donnerait au gouvernement "des arguments" pour ranger les syndicats "sur l'étagère du vieux monde". Ce dernier préfère se focaliser sur les concertations du nouveau volet des réformes sociales (apprentissage, formation professionnelle, assurance chômage).
… et des tensions subsistent entre FO et la CGT. La CGT salue comme une "bonne nouvelle" le ralliement de FO jeudi, mais il ne s'agit que d'une union ponctuelle, qui n'a rien à voir avec l'entente de 2016 contre la loi travail. Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez et le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly avaient alors organisé ensemble 14 journées de mobilisation.
Avec les ordonnances, les liens entre les deux syndicats se sont distendus et les deux dirigeants ont multiplié les échanges à fleuret moucheté. Preuve supplémentaire de ces tensions, Philippe Martinez et Jean-Claude Mailly défileront chacun de leur côté jeudi, le premier à Paris et le second à Marseille.
L’exécutif a déjà tourné la page. Pour l'exécutif, la page des ordonnances est tournée, même si le projet de loi de ratification doit encore être débattu à l'Assemblée nationale du 21 au 24 novembre, avant un vote le 28. La semaine dernière, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a une fois de plus défendu une réforme qui va "protéger les salariés" et "libérer les capacités d'initiative des entreprises".
Pour rappel, la première mobilisation contre les ordonnances avait réuni entre 500.000 (selon les syndicats) et 223.000 personnes (police), dans toute la France le 12 septembre dernier. Puis, le mouvement s'est nettement essoufflé au cours des deux journées de mobilisation suivantes.