Mardi matin, ce sont plus de 1.600 migrants qui ont été évacués de la porte de la Chapelle à Paris. Ils ont été redirigés vers des sites d'hébergement d'urgence à travers l'Ile-de-France, des gymnases notamment, et seront progressivement installés dans des CAO. Ces Centres d'accueil et d'orientation, qui ont vu le jour après le démantèlement de la jungle de Calais, fin octobre, ont pour objectif d'absorber les demandes d'asile. Ils devaient être provisoires mais le flux n'a jamais cessé.
9.500 places en CAO, toutes occupées. Certains centres de vacances, utilisés dans un premier temps, ont été libérés, mais d'autres sites ont pris le relais. En tout, 9.500 places ont été maintenues et, à l'heure actuelle, elles sont toutes occupées. Depuis novembre, les trois-quarts des migrants de Calais ont effectué une demande d'asile. Ils sont encore nombreux à attendre la réponse mais, en général, une très grande majorité l'obtient. Au total, 36.000 migrants ont obtenu ce statut de réfugié l'année dernière. Un chiffre qui ne devrait pas baisser cette année.
L'intégration après l'asile, le grand défi. Ce statut leur permet de séjourner en France pendant 10 ans, de toucher le RSA et de chercher du travail. Mais pour que leur recherche soit efficace, il leur faut apprendre le français et se loger. L'intégration, voilà donc leur plus grand défi, comme l'explique Pierre Henry, directeur général de l'association France terre d'asile : "Pour accéder au travail, il faut parler la langue. Il faut pouvoir faire valoir ses compétences et se loger. Il y a un défi en termes d'intégration sur lequel il faut travailler."
Les autres contraints à la clandestinité. L'autre grande question, que la France n'a pas encore tranchée, est l'avenir de ceux qui n'ont pas réussi à obtenir le droit d'asile. Ils sont nombreux à ne pas être reconduits dans leur pays et se retrouvent contraints à la clandestinité après avoir quitté les CAO.