Pour les uns, le souvenir des résultats du bac resteront synonymes de cris de joie et de délivrance. Pour les autres, il va falloir se remettre aux révisions et passer le rattrapage. Mais pour une troisième catégorie de lycéens, ceux qui obtiennent moins de 8 de moyenne générale aux épreuves, les choses se corsent même si tout n'est pas perdu. Que faire lorsqu'on a échoué au bac ? Eléments de réponse.
Retenter sa chance. Passeport pour les études supérieures, gage de sérieux sur un CV, sésame indispensable pour certains métiers… Le bac reste important pour se construire un avenir. Selon un récent rapport de l'Observatoire des inégalités, 10% des bacheliers pointent au chômage, contre près de 17% des sans diplôme ou 14,5% de ceux qui n'ont qu'un brevet des collèges. Certes, les détenteurs d'un diplôme de niveau CAP ou BEP enregistrent un taux de chômage du même niveau que les simples bacheliers. Mais le taux de chômage des bacs + 2 descend, lui, à 5,7% (6,1% pour les bac + 3 et plus). Il n'est donc pas inutile de refaire une année de terminale pour tenter le coup.
Pour cela, il faut se réinscrire au lycée, en contactant le proviseur de son établissement (qui ne peut pas refuser l'inscription si c'est votre premier redoublement) ou en faisant une demande aux services académiques du département si vous voulez changer de lycée. Retenter sa chance vaut d'autant plus la peine qu'partir de cette année, les candidats recalés peuvent demander de conserver des notes égales ou supérieures à 10.
Vous pouvez également vous inscrire en candidat libre, ou même en "candidat scolaire", en suivant des cours du soir. Pour cela, rapprochez-vous du Centre national d'enseignement à distance. Certains lycées proposent par ailleurs des programmes de cours du soir ou à distance. Le site de l'Onisep, Ma seconde chance, propose aussi des formations.
Intégrer une école professionnalisante. Rater le bac ne vous prive pas entièrement de faire des études. Mais cela ferme tout de même quelques portes. Pour être inscrit en BTS dans un établissement public, par exemple, c'est quasiment impossible, la plupart des établissements faisant une sélection drastique. Dans le privé, en revanche, vous avez plus de chance, notamment dans le tertiaire, le tourisme, le commerce et la comptabilité. Certains de ces établissements vous permettent, en outre, de repasser le bac en candidat libre en parallèle de la formation. Pour être inscrit dans ces BTS, un simple niveau terminal suffit.
Au-delà des BTS, certaines écoles privées admettent aussi des bacheliers pour des filières "pro", dans le tourisme, le commerce, la comptabilité mais aussi les arts, l'hôtellerie-restauration ou l'informatique (le site spécialisé Studyrama en donne quelques exemples ici). Mais renseignez-vous bien sur les frais de scolarité, la réputation de l'école et vérifiez qu'elle soit homologuée au Registre national des certifications professionnelles (RNCP).
Le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), accessible sans le bac, peut aussi vous former aux divers métiers de l'éducation et du sport. Pas moins de 25 spécialités sont proposées. Enfin, plusieurs diplômes de la santé et du social sont accessibles sans le bac. L'Onisep, éditeur public d'information sur les métiers et les formations, en recensent ici ou encore ici.
Aller à l'université. Un non-bachelier peut aussi entrer à la fac, mais les choses sont loin d'être simples. Si vous avez plus de 24 ans ou 20 ans et deux ans d'expérience professionnelle, vous pouvez suivre un DAEU, un Diplôme d'accès aux études universitaires. Ce diplôme se prépare en un an d'étude et vous permet d'accéder à l'université comme si vous aviez le bac.
Pour intégrer la fac, les non-bacheliers peuvent aussi passer une "capacité en Droit". Cette formation de deux ans vous forme aux principes généraux du droit, et vous permet, en fonction des résultats obtenus, d'intégrer une première ou une deuxième année de licence de Droit, un DUT carrière juridique ou un BTS notariat.
Un certificat d'études secondaires (que vous pouvez demander si vous avez entre 8 et 10, après rattrapage) peut aussi, en théorie, vous permettre d'intégrer un IUT ou un DUT. Mais ceux-ci ne comptent que 2% de non-bacheliers dans leurs effectifs.
Faire une alternance ou intégrer la fonction publique. Certains centres d'apprentis proposent des BTS en deux ans et en alternance, accessible aux non-bacheliers qui ont eu au moins 8 de moyenne. Les Chambres de commerces et d'industrie (CCI), les écoles d'entreprise (EDF, GDF-Suez, SNCF, RATP, Airbus, Renault, PSA, Schneider Electric, Veolia Environnement etc.), le Conservatoire national des arts et métiers ou encore l'AFPA, l'Association pour la formation professionnelle des adultes, prodiguent aussi des formations en alternance sur différents types de métiers.
Plusieurs métiers de la fonction publique mettent également en place des formations en alternance. Le parcours d’accès aux carrières de la fonction publique territoriale, hospitalière, d’État (Pacte), par exemple, peut vous faire devenir fonctionnaire de catégorie C en un ou deux ans. Vous pouvez également passer les concours pour devenir policier ou gendarme. Ou encore intégrer sans concours de nombreux métiers de l'armée de terre, de l'air et de la marine (rendez-vous sur les sites de recrutement des armées concernées).