Les médecins ont commencé samedi un mouvement de grève pour demander le retrait du projet de loi santé, en fermant notamment leur cabinet. L'ampleur de la mobilisation était toutefois difficilement mesurable, selon leurs syndicats.
La quasi-totalité des organisations de médecins libéraux ont appelé à la fermeture des cabinets de samedi à mardi mais la prise en charge des patients devrait être assurée, éventuellement via des réquisitions de médecins. Le ministère de la Santé a dit à l'AFP "avoir pris, en lien avec les Agences régionales de santé (ARS), les dispositions nécessaires pour que la continuité des soins soit assurée et pour que chaque patient puisse être pris en charge dans de bonnes conditions sur l'ensemble du territoire".
Opération escargot à Paris. Parallèlement à la grève, des manifestations sont prévues au cours des prochains jours, notamment des rassemblements devant les Agences régionales de santé. En région parisienne, une opération escargot sur l'autoroute A15 est déjà partie samedi à la mi-journée de Cergy (Val-d'Oise). Le cortège de 25 voitures a rejoint en milieu d'après-midi la capitale où quelque 200 médecins s'étaient rassemblés dans un amphithéâtre proche de l'hôpital Cochin, placardé de pancartes "Loi Touraine = Danger, nuit gravement à la santé".
A Bordeaux, environ 300 manifestants, médecins principalement, mais aussi des patients, venus de plusieurs départements du Sud-Ouest, ont défilé pendant près de deux heures. Ils ont marché vers le nouveau stade de football, le MatMut Atlantique, pour un "clin d'oeil à la financiarisation de la médecine, en première ligne de laquelle on trouve les assurances privées, les mutuelles", selon la coordination CoMéLi-33.
La grève durera jusqu'à mardi. Ce nouveau "coup de semonce" contre Marisol Touraine et son projet de loi santé a été lancé par le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF) et le Bloc (chirurgiens). Ils ont été rejoints par deux organisations: les Collectifs pour l'organisation et la défense du territoire de santé (COTDS) qui rassemblent des médecins libéraux, "la plupart non syndiqués", et l'Union française pour une médecine libre (UFML).
Leur mouvement coïncidera lundi avec un appel à la grève lancé par MG France, principal syndicat de généralistes. L'action doit durer jusqu'à mardi, date du vote de la loi au sénat, avant son retour à l'Assemblée nationale. Les grévistes opposés à la généralisation du tiers payant (le patient n'a pas à avancer les frais ) d'ici à 2017, demandent le retrait du projet de loi.