Qu’est-ce que la "Marche pour le climat" qui a lieu samedi ?

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Des actions ont lieu dans plus de 90 pays, samedi. © HANDOUT / NASA / AFP
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Mathilde Belin, avec Laure Dautriche , modifié à
Un anonyme a lancé l’idée de "marcher pour le climat", samedi, en France, en réaction à la démission du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

"Est-ce que j'ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ?" Ce constat amer partagé par Nicolas Hulot lors de l’annonce de sa démission du gouvernement le 28 août dernier a trouvé un écho : des "marches pour le climat" sont organisées un peu partout en France ce samedi 8 septembre. Pour l’instigateur du mouvement, l’idée est de prouver à l’ancien ministre de la Transition écologique et solidaire qu’une "union nationale sur un enjeu qui concerne l’avenir de l’humanité", pour reprendre ses termes, est possible.

Maxime, "citoyen lambda", à l’origine du mouvement

L’initiative de cette "Marche pour le climat" revient à Maxime, un ancien journaliste devenu entrepreneur mais qui préfère se définir comme un "citoyen lambda", a-t-il expliqué au Point. À 27 ans, ce futur papa raconte avoir lancé l’événement après la démission de Nicolas Hulot, dont le discours l’a particulièrement atteint. "J’ai entendu un appel explicite au peuple français à descendre dans la rue, qu’il en appelait à la responsabilité civile de chacun", confie Maxime à Europe 1.

"Si j’ai créé cet événement, c’est que j’avais envie que les gens se mobilisent pour la planète, car j’ai trouvé ça hallucinant qu’un ministre démissionne car il se trouve dans un gouvernement où le climat n’est pas la priorité", poursuit-il. Assurant ne pas être militant écologiste, ni membre d’une association ou d’un parti, Maxime entend "dépasser les clivages politiques" et faire du climat la priorité des dirigeants politiques. "La planète, elle, nous survivra, elle a subi des changements radicaux plus extrêmes que ce qui est en train de se passer, mais nous on n’y survivra pas."

Une grande marche à Paris, des actions en province

À Paris, le rassemblement a lieu sur la place de l’Hôtel de Ville, avant que le cortège ne s’élance jusqu’à la place de la République. Sur la page Facebook de l’événement, 26.000 personnes ont annoncé leur intention d’y participer, et plus de 110.000 se sont dites intéressées. Des "marches pour le climat" sont par ailleurs organisées dans des dizaines de villes de l’Hexagone, pour "montrer que seul le peuple peut remettre la lutte contre le dérèglement climatique au centre des priorités de nos dirigeants", indique la page Facebook de l’événement. À ces marches s’ajoutent de nombreuses autres actions citoyennes, comme des pique-niques ou des chaînes humaines.

Pas moins de 130 événements sont prévus en France samedi, ainsi qu’une quinzaine de "marches pour le climat". À Lyon, un rassemblement est prévu à 15 heures devant l'Hôtel de Ville pour une chaîne humaine à l'initiative de l'association 350.org. À Bordeaux, un pique-nique aura lieu à midi avant une marche depuis le Miroir d'eau, à l'initiative d'une particulière. À Nantes, un rassemblement est prévu à 14 heures sur la place Royale, et à Rennes sur la place de la Mairie.

Des initiatives citoyennes avant tout

Le succès de l’appel de Maxime est tel qu’une soixantaine d’associations et d’ONG concourent aujourd’hui à l’organisation de la marche, à commencer par 350.org qui avait déjà prévu un rassemblement à Paris ce jour-là. Des syndicats et des partis politiques ont également appelé à défiler, comme La France insoumise et Europe Écologie-Les Verts. Pour autant, Maxime insiste sur le caractère citoyen de la "Marche pour le climat". "Ce n’est pas un coup marketing, ni un coup politique", assure-t-il au Parisien. D’ailleurs, la tête de cortège sera conduite par des citoyens, suivie des ONG, des syndicats puis des partis politiques. Maxime lui-même, qui n’a jamais manifesté, ne souhaite pas se mettre en avant. Et les seules prises de paroles prévues en amont du défilé parisien seront celles de scientifiques, de citoyens "qui souffrent" du réchauffement climatique, et d’associatifs. "On n’est pas sur un événement de militants, mais sur un événement d’utilités humaines", dit-il à Europe 1.

Un événement mondial

La "Marche pour le climat" devait avoir lieu initialement le 2 septembre, quelques jours après la démission de Nicolas Hulot. Elle se tient finalement ce samedi 8 septembre, afin de coïncider avec la mobilisation "Rise for climate", organisée à échelle planétaire, en amont du Sommet mondial sur l’action pour le climat, prévu du 12 au 14 septembre en Californie. Ainsi, samedi, quelque 800 actions sont prévues dans plus de 90 pays, recensées sur le site de l’ONG Rise for climate.

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Quelque 800 actions sont prévues samedi dans plus de 90 pays. ©riseforclimate.org

Les ONG à l’initiative de ces actions demandent "le désinvestissement des combustibles fossiles, l'interdiction du développement des projets et infrastructures fossiles (...), une économie sobre, (ou encore) des énergies renouvelables contrôlées par les citoyens", selon leur communiqué. Si les organisateurs attendent à San Francisco "la plus grande marche jamais vue sur la côte ouest des États-Unis", Maxime espère quant à lui au moins 20.000 personnes à Paris samedi… Un chiffre prometteur, et révélateur, selon des ONG interviewées par Le Monde, d’un véritable "effet Hulot".