Ils sont à peine quelques centaines. Les membres du Mili (Mouvement inter luttes indépendant) sont des jeunes, entre 15 et 20 ans. Ce sont eux qui, jeudi, ont appelé à bloquer les lycées de région parisienne, en soutien à Théo, le jeune homme victime d'un viol présumé à la matraque lors d'une interpellation début février.
"Pas de slogans, c'est de la violence pure". Vêtements noirs, sacs à dos, foulards sur le visage, les "Mili" sont très mobiles. Ils revendiquent la violence comme forme d’expression. Selon eux, les syndicats sont trop mous pour se faire entendre. Pour forcer le blocage des lycées, ils agissent tôt le matin, avant le début des cours. C'est ce qui s'est passé jeudi matin, où des barricades ont été montées dès 6h30. "Vous avez des jeunes qui arrivent cagoulés, avec des casques de moto, et qui lancent des poubelles et des barrières. Il n’y a pas de slogans, pas de discours, pas de mégaphone, personne pour haranguer les autres élèves… C’est de la violence pure", dénonce Philippe Tournier, président du syndicat des proviseurs. "On ne se trouve plus avec des gens avec qui on pouvait dialoguer autrefois", déplore-t-il.
Le personnel des lycées visé physiquement. Le "Mouvement inter luttes indépendant" a été créé en 2013, au moment de l’affaire Leonarda, l'adolescente interpellée lors d’une sortie scolaire et expulsée vers le Kosovo. Les Mili se sont ensuite structurés lors des manifestations contre la loi Travail, l’an dernier. Leur particularité, c’est qu’ils n’hésitent pas à s’attaquer au personnel des lycées. Jeudi matin, une proviseure adjointe a été blessée après qu'on lui ait jeté dessus un extincteur. Lors des manifestations contre la loi Travail, on avait dénombré dix blessés parmi le personnel des établissements scolaires.