Vingt-trois des principaux ponts du réseau routier national ont besoin de travaux plus ou moins urgents, selon une première liste de l'état des 164 plus grands ouvrages du pays, publiée mercredi par le ministère des Transports. La ministre Elisabeth Borne avait promis la publication d'une telle liste après l'effondrement du viaduc autoroutier de Gênes, en Italie, qui a fait 43 morts le 14 août.
"Pas de risque de sécurité". "Cette classification de l'état des ponts est un outil pour indiquer le niveau des réparations nécessaires et leur degré d'urgence. Elle ne traduit pas de risque de sécurité", a souligné le ministère. Sur cette liste, qui comprend 42 ouvrages directement entretenus par l'Etat et 122 autres confiés aux sociétés autoroutières, un seul est classé en catégorie 1, "en bon état apparent". Hors catégorie, le viaduc de Millau (sur l'autoroute A75, Aveyron) et le pont de Normandie (N1029, entre Seine-Maritime et Calvados) sont aussi en très bon état.
La plupart des ponts sont en catégorie 2, avec des "défauts mineurs", ou 2E, sous-catégorie de la précédente "dont les risques d'évolution des désordres peuvent à court terme affecter la structure".
La catégorie 3, celles des "ouvrages dont la structure est altérée et nécessite des travaux de réparation, sans caractère d'urgence", comprend 21 ponts.
Les viaducs d'Echinghen et de Caronte... Enfin, la catégorie 3U comprend deux "ouvrages dont la structure est gravement altérée et nécessite une intervention urgente" : le viaduc d'Echinghen près de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) sur l'A16 et celui de Caronte sur l'A55 à Martigues (Bouches-du-Rhône). Les deux ouvrages sont en travaux, et le second est déjà sorti de la catégorie 3U mais il faudra une nouvelle inspection pour confirmer cette amélioration, a précisé le ministère des Transports.
"On a des ponts qui ne sont pas tous tout neufs". La liste a vocation a être progressivement étendue à davantage d'ouvrages. Le réseau routier national en compte en tout environ 24.000. "On a des ponts qui ne sont pas tous tout neufs", a sobrement commenté Elisabeth Borne, mercredi matin sur CNews. "Je n'ai pas attendu la catastrophe de Gênes pour agir sur l'entretien, la remise en état du réseau national", a-t-elle ajouté, rappelant qu'elle avait augmenté le budget consacré à l'entretien du réseau.