Emmanuel Macron a souhaité mardi que les préfets "échangent" avec les maires sur la présence dans leurs communes des personnes fichées pour radicalisation islamiste identifiées comme les plus à risque, recensées dans le fichier FSPRT.
Revenant sur le déploiement de la police de sécurité et du quotidien, le président de la République a souligné que "des maires sont prêts à faire plus". "Je souhaite sur ce sujet qu'on puisse dans cet esprit-là améliorer et systématiser le partenariat avec les maires : comment on les aide à faire davantage quand ils sont candidats, comment on permet d'aller plus vite dans les quartiers où les maires sont prêts à jouer le jeu", a-t-il énuméré.
Macron veut "un protocole très clair". "Et dans ce cadre-là, pour lever parfois des demandes parfois légitimes et des polémiques, je souhaite aussi qu'on puisse avoir un protocole très clair du rôle et du partenariat des maires avec les préfets dans le cadre des GED (groupes d'évaluation départementaux), dans le cadre de la lutte contre le terrorisme", a poursuivi Emmanuel Macron.
Indiquant que "beaucoup de maires disent 'j'ai de l'insécurité chez moi, j'ai des fichés S, je ne le sais pas, je voudrais le savoir'", il a noté qu'un fiché S "n'est pas un terroriste ou en passe de l'être" mais que ce fichier est "un instrument de renseignement pour les services".
Des propositions concrètes d'ici juillet. "Les personnes identifiées comme les plus à risque, qui sont dans un fichier qu'on appelle FSPRT, et qui sont revus par les préfets de manière régulière avec un compte-rendu au ministre, ces personnes-là, pour les plus sensibles, il est normal que le préfet ait maintenant de manière systématique, et dans une charte qu'on va rendre transparente, un dialogue avec les maires pour pouvoir échanger", a-t-il estimé.
"D'ici au mois de juillet le ministre de l'Intérieur fera des propositions concrètes pour qu'on puisse s'engager à l'égard des maires en la matière", a-t-il indiqué.
Près de 20.000 personnes sont recensées dans le FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste). L'accès des maires à ce fichier est une revendication notamment de Bruno Beschizza, maire LR d'Aulnay-sous-Bois, où Mohammed Belhoucine, l'un des complices présumés d'Amédy Coulibaly, auteur de la prise d'otages de l'Hyper-Cacher en janvier 2015, avait été employé en 2010 par la mairie, alors qu'il était déjà connu des services antiterroristes.