Charlotte était sportive, joyeuse, sa maman était athée. C'est à cause d'un chagrin d'amour qu'elle s'est rapprochée de l'islam. Invitée vendredi d'Europe 1, Lau Nova raconte dans Ma chère fille salafiste : radicalisée à 12 ans (aux éditions La Boîte à Pandore) le parcours de son enfant, convertie au début de l'adolescence au salafisme quiétiste, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé jeudi la mise en place en décembre d'un nouveau plan contre la radicalisation. Âgée aujourd'hui de 18 ans, Charlotte vit en Grande-Bretagne au sein d'un mariage polygame. Sa mère plaide pour une intervention des services publics dès le collège contre la radicalisation, à l'instar de ce qui est fait pour lutter contre le harcèlement.
"Ma fille n'a connu que l'islam". "Le chemin de ma fille est celui d'une jeune fille qui s'est convertie très tôt", rappelle Lau Nova. "Ma fille n'a connu que l'islam", raconte cette mère athée qui dit comprendre aussi l'envie de spiritualité de sa fille, convertie alors qu'elle était encore mineure et sans son accord. "Je n'ai jamais obtenu le certificat de conversion de Charlotte, ni les détails sur les conditions de sa conversion", regrette Lau Nova. "Je ne suis pas dérangée par sa conversion, mais je ne comprends pas l'obscurantisme et qu'on embrigade des enfants", alors que Charlotte s'est rapprochée de la mouvance salafiste quiétiste. "La passerelle avec terrorisme est simple car les salafistes quiétistes et les activistes partagent le rejet de la société occidentale", explique cette mère qui appréhende que Charlotte soit tentée par le djihad.
"La prévention est une priorité". Le chemin vers l'islam de Charlotte a commencé en 2011. "Aujourd'hui, on est plus outillés qu'à l'époque", explique Lau Nova qui avait contacté Stop Djihadisme et s'était rendue au commissariat pour faire opposition à la sortie de territoire de son enfant. "On doit prévenir l'endoctrinement et intervenir dès le collège, comme on le fait pour le harcèlement", plaide la maman de Charlotte qui veut alerter toutes les personnes qui, comme elle, ont été aveugles. "La prévention est une priorité", lance-t-elle avant d'en appeler au ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. "J'aimerais qu'il me contacte pour que ce livre serve de base pour lutter contre la radicalisation".