C’est un dilemme parfois terrible pour ces Français installés à l’étranger alors que la crise du coronavirus paralyse l’économie mondiale : rester ou rentrer au pays. Et pour ceux qui veulent revenir, le rapatriement est parfois compliqué, voire impossible. Anne Genetet, députée LREM des Français de l’étranger, médecin et ancienne consultante en gestion de crise sanitaire, fait le point sur la situation sur Europe 1, lundi matin.
Selon l’élue, les Français présents à l’étranger sont encore très nombreux. "Ceux qui y habitent en permanence, officiellement, c’est 1,8 million, mais vraisemblablement trois millions parce que beaucoup ne s’inscrivent pas forcément dans les consulats pour les répertorier", explique Anne Genetet. " Et puis vous avez ceux qui sont de passage, pour raisons professionnelles, vacances… Il y en a de moins de moins en ce moment, mais on en a encore plusieurs dizaines de milliers, notamment au Maghreb."
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Et la première difficulté, rapporte la députée, c’est que ces Français ne savent pas eux-mêmes la position à adopter. "Beaucoup souhaiteraient pouvoir rester là où ils sont parfois établis depuis des dizaines d’années. Mais les conditions actuelles, l’impact économique de la crise, font qu’un certain nombre d’entre eux se savent menacés dans leur emploi, dans leurs activités, dans leur entreprise", explique Anne Genetet. "Et du coup, ils vont peut-être devoir rentrer en France. On le saura petit à petit, ça va s’égrener au fil du temps, entre maintenant et probablement janvier 2021."
Il faudra donc s’armer de patience, en particulier pour les "pendulaires", ces personnes qui alternent leur vie entre la France et leur pays d’origine ou celui de leurs parents, le plus souvent au Maghreb. Et pour eux, s’ils souhaitent rentrer en France, "c’est très compliqué", admet l’élue LREM. "Du côté de l’Algérie, on a encore des vols commerciaux, c’est principalement Air France qui les assure, 4-5 par semaine", précise Anne Genetet."
Du côté du Maroc, c’est beaucoup plus compliqué. Les autorités ont fermé le ciel marocain, donc il n’y a pas d’avions. Pour chaque itinéraire, la France doit discuter pied à pied chaque vol pour obtenir l’autorisation qu’un vol se pose. On est à 7-8 liaisons par semaine pour encore probablement 10.000 personnes à ramener. On en a pour des semaines à ce rythme-là..."
Mais ces difficultés n’altèrent pas le droit qu’ont les Français à rentrer au pays. "A partir d’un moment où vous avez un passeport français, personne, aucun personnel de l’immigration, ne peut vous interdire de pénétrer sur le sol français", rappelle Anne Genetet.