Rapatriement de djihadistes : pour une avocate de victimes d'attentats, "la France prendrait un risque en refusant" leur retour

  • Copié

Samia Maktouf, avocate d'enfants orphelins de djihadistes et de familles de victimes d'attentats, estime sur Europe 1 que rapatrier en France les quelque 150 Français détenus en Syrie "n'est pas leur donner un blanc-seing".

Quelque 150 Français détenus en Syrie, dont certains sont accusés d'être des djihadistes, pourraient bientôt être transférés en France. Si plusieurs responsables kurdes en Syrie affirment que le dossier n'a pas évolué, le contraire serait une erreur, selon Samia Maktouf. Sur Europe 1, cette avocate, qui s'occupe notamment d'enfants orphelins de djihadistes mais aussi de victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et du 14 juillet 2016 à Nice, souligne que "la France prendrait un risque en refusant de rapatrier ces djihadistes, ces femmes et ces enfants".

"Perdre leur trace ferait courir un grand risque à la France et à l'Europe". "Ce serait leur permettre de s'évaporer", note-t-elle au micro de Sonia Mabrouk, alors que ces dizaines de prisonniers sont actuellement recensés, dans les camps où ils se trouvent. "Perdre leur trace ferait courir un grand risque à la France et à l'Europe", appuie encore l'avocate.

>> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Les faire juger, ce n'est pas leur donner un blanc-seing". "Les rapatrier, les faire juger, ce n'est pas leur donner un blanc-seing", précise encore Samia Maktouf, qui relaie ici le vœu de plusieurs familles de victimes, dont certaines du Bataclan. "Elles se réjouissent, elles sont soulagées que ces personnes-là, qui de près ou de loin ont participé à commettre ces actes" reviennent en France et soient présentées à des magistrats, assure l'avocate.

Des peines "pas suffisantes". Et après ? En 2016, la peine encourue pour association de malfaiteurs terroriste est passée de vingt ans à trente ans de prison. Pour Samia Maktouf, ce n'est toutefois "pas suffisant". À la demande de certaines familles, l'avocate a donc d'ores et déjà saisi le Pôle lutte contre les crimes contre l'humanité, crimes et délits de guerre au tribunal de grande instance de Paris afin de faire requalifier les faits.